Des voleurs de tableaux qui ont plus d'un tour dans leur sac...
Cinq Ćuvres majeures du peintre Georges de La Tour doivent ĂȘtre exposĂ©es dans lâancien couvent des Jacobins Ă Rennes. La sĂ©curitĂ© dĂ©ployĂ©e est Ă la hauteur de lâĂ©vĂ©nement, munie de toutes les nouvelles technologies, inviolable, dixit le responsable de la surveillance...
Le couvent se transforme alors en fort Chabrol.
Malheureusement, un certain Fletcher et sa bande de malfrats parisiens ne voient pas les choses de cette maniĂšre. GĂ©nie de lâembrouille, Fletcher Ă©labore un plan divinement machiavĂ©lique pour sâemparer des tableaux.
Le commissaire Workan et son Ă©quipe vont devoir ĂȘtre au mieux de leur forme pour tirer leur Ă©pingle du jeu.
Avec cet ouvrage rĂ©Ă©ditĂ©, Hugo Buan nous livre une fois de plus une enquĂȘte bourrĂ©e dâhumour. Le commissaire Workan, aussi affreux, incorrect, insupportable soit-il, nâen reste pas moins hilarant et terriblement attachant !
EXTRAIT
Il vit le jeune garçon dâune dizaine dâannĂ©es, vĂȘtu dâune veste de jogging et dâun jean, sortir prĂ©cipitamment des arcades majestueuses de type haussmannien et se mettre Ă courir en direction de la rue des Pyramides.
« Merde ! Il ne court jamais, dâhabitude. » Il connaissait par cĆur le trajet du gamin. Ă gauche, il prendrait la rue Saint-HonorĂ©, puis aprĂšs lâĂ©glise, oĂč Ă©tait garĂ©e la voiture de ses complices, il bifurquerait Ă droite vers la rue de la SourdiĂšreâŠ
Il ferma son parapluie et se mit Ă courir, lui aussi, mais en sens contraire, rue de Rivoli. Il voulait arriver Ă la voiture avant lâenfant, en coupant par la rue Saint-Roch. Ses semelles de cuir dĂ©rapaient sur le trottoir mouillĂ©, Ă plusieurs reprises il faillit se ramasser de tout son long. EssoufflĂ© comme un marathonien asthmatique, il arriva prĂšs du 4 x 4. Fletch sâappuya de ses deux mains sur le capot et cracha ses poumons. Un regard rapide Ă droite et Ă gauche, il ne vit pas le garçon. DĂ©concertĂ©, il ouvrit promptement la portiĂšre arriĂšre et vint sâaplatir sur la banquette prĂšs de Baudouin-Baudouin. « Vous nâavez pas vu le mĂŽme ? », ahana-t-il.
â Quel mĂŽme ? sâavança prudemment Ben.
â Merde ! Le mĂŽme quâon doit prendre en otage⊠Vous lâavez vu passer ou quoi ?
â On ne connaĂźt mĂȘme pas sa bobine, claironna Baudouin-Baudouin.
CE QUâEN PENSE LA CRITIQUE
Anecdotes et jeux de mots façon Audiard font de ce polar bien construit une savoureuse rĂ©jouissance. â Ouest France
Ă PROPOS DE LâAUTEUR
Hugo Buan est nĂ© en 1947 Ă Saint-Malo oĂč il vit et Ă©crit.
PassionnĂ© de polars, aprĂšs une carriĂšre professionnelle de dessinateur dans le GĂ©nie Civil, il publie en 2008 son premier roman, Hortensias Blues, une enquĂȘte policiĂšre bourrĂ©e dâhumour Ă lâimagination dĂ©bordante. Il crĂ©e ainsi le personnage du commissaire Lucien Workan, fonctionnaire quelque peu en disgrĂące auprĂšs de sa hiĂ©rarchie, ce qui lui vaut dâĂȘtre mutĂ© depuis Toulouse, oĂč il a laissĂ© sa famille, Ă Rennes. Ses mĂ©thodes sont encore largement dĂ©sapprouvĂ©es par son nouveau patron, mais pour Workan, seul le rĂ©sultat compte !
Un honnĂȘte premier succĂšs pour lâauteur qui embraye dĂšs 2009 avec CĂ©zembre noire, dans lequel « il laisse libre cours Ă son style dĂ©bridĂ© ».
Ajoutons que ses ouvrages se sont retrouvés sélectionnés pour pas moins de 5 prix, parmi lesquels le Prix Michel Lebrun au Mans et le Prix Polar de Cognac.