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Ruptures : Plaidoyer pour une dynamique de la paix

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"La rupture" est une cessation brusque de ce qui dure, une cassure soudaine et profonde de l’état des choses. Après des millénaires de stagnation démographique, d’errements économiques et de chaos politique, l’humanité et sa planète connaissent à partir du XVIIIe siècle une série de ruptures ascendantes dans l’évolution de la population, les conquêtes de la science et de la technologie, des révolutions industrielles, mais aussi les premières alertes écologiques. Ces progrès touchant le monde matériel, sont accompagnés par l’évolution du droit, des institutions et de la morale. Les mécanismes ainsi déclenchés connaissent des accélérations au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, portant le nombre des humains, les techniques, l’économie et le bien-être à des niveaux jamais imaginés auparavant.

Au moment de posséder les moyens de faire face à tous ses défis – nutrition, santé, longévité, bonheur et paix – la pression des migrations, l’emballement technologique, la volatilité de l’économie mondialisée, la crise climatique, mais aussi l’exacerbation des nationalismes, les fondamentalismes religieux, la stagnation du multilatéralisme et la décadence morale représentée par les guerres et le bafouement quotidien des droits de l’homme suscitent des peurs. La question est justifiée de savoir si, au seuil du troisième millénaire, après 250 ans de rupture montante, le monde n’est pas en train de basculer dans une désarticulation, descendante et morale, conduisant cette fois des Lumières aux ténèbres. Pour briser cet axe du mal, il faut lui barrer la route. Mais cela ne suffit pas. Il faut parler de paix. Nous tous, pour déclencher une véritable dynamique pacifique.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Fribourgeois d’origine, Joseph Deiss est économiste de formation. Après avoir été professeur d’économie politique à l’Université de Fribourg de 1981 à 1999, il siège au Conseil fédéral de 1999 à 2006 en étant président de la Confédération suisse en 2004. Après son retrait politique en 2006, il préside l’Assemblée générale des NationsUnies à New York en 2010-2011.