Découvrez un nouveau numéro en version numérique de la revue littéraire belge Marginales
Que retiendra l’Histoire de cette pénultième année du siècle – et du millénaire – qui s’achève ? On ne le sait, d’autant que rien ne nous assure que l’on écrira encore notre histoire, que des chroniqueurs auront le courage de se pencher sur l’inflation d’informations qui nous caractérise, et qu’ils parviendront à y faire le tri. En ce sens, on pourrait dire que nous vivons la post-histoire de l’humanité, celle où le débordement de textes engendre un tel engorgement que plus personne n’y voit goutte...
Et pourtant, on ne peut pas dire que les papiers n’importent pas de nos jours ! Il suffit de voir quel sort est réservé à ceux qui en sont dépourvus, ou les forêts entières qui n’ont été abattues que pour consigner les ébats de l’homme le plus puissant de la planète avec une jeune stagiaire dans la pièce attenante à son bureau, qui doit son nom à sa forme ovale. D’un côté le manque, de l’autre l’excès. Aurait-elle disposé du document providentiel, la jeune Sémira n’aurait pas fini, étouffée, la tête dans le giron d’un gendarme. Ne serions-nous pas engagés dans une folie immature de ressassement des mêmes faits divers inlassablement martelés, les imprimantes d’ordinateurs n’auraient pas rendu superflue l'édition en bonne et due forme du rapport Starr. Voilà le premier livre parfaitement virtuel : pourquoi le confectionner encore, puisque les journaux l’ont anticipé et que chacun, pourvu de l’installation requise, a pu le glaner sur la toile et se bricoler une brochure personnalisée, ce qui est bien le moins en ce qui concerne des comportements aussi intimes ?
Des écrivains comme Didier Van Cauwelaert ou Caroline Lamarche revisitent à leur manière les sujets brûlants qui ont marqué l’actualité du siècle dernier.
À PROPOS DE LA REVUE
Marginales est une revue belge fondée en 1945 par Albert Ayguesparse, un grand de la littérature belge, poète du réalisme social, romancier (citons notamment Simon-la-Bonté paru en 1965 chez Calmann-Lévy), écrivain engagé entre les deux guerres (proche notamment de Charles Plisnier), fondateur du Front de littérature de gauche (1934-1935). Comment douter, avec un tel fondateur, que Marginales se soit dès l’origine affirmé comme la voix de la littérature belge dans le concert social, la parole d’un esprit collectif qui est le fondement de toute revue littéraire, et particulièrement celle-ci, ce qui l’a conduite à s’ouvrir à des courants très divers et à donner aux auteurs belges la tribune qui leur manquait.
Marginales, c’est d’abord 229 numéros jusqu’à son arrêt en 1991. C’est ensuite sept ans d’interruption et puis la renaissance en 1998 avec le n°230, sorti en pleine affaire Dutroux, dont l’évasion manquée avait bouleversé la Belgique et fourni son premier thème à la revue nouvelle formule. Marginales reprit ainsi son chemin par une publication régulière de 4 numéros par an.
LES AUTEURS
Jacques De Decker, Didier Van Cauwelaert, Pierre Maury, Anne-Marie La Fère, Daniel Simon, Caroline Lamarche, Éric Brogniet, Werner Lambersy , Adolphe Nysenholc, Nadine Monfils, Pascal Vrebos, Carl Norac, Patrick Roegiers, William Cliff, Anne Richter, Serge Meurant, Daniel SoilHenri Ronse, Viatcheslav Glebovitch Kouprianov et Jos De Wit.