Du statut de petit actrice à celui de femme la plus importante d'Argentine.
Petite actrice à ses débuts, Eva Duarte va rapidement devenir la femme la plus importante d’Argentine, aux côtés de Juan Perón, idole de millions d’Argentins. À 33 ans, frappée par un cancer, elle disparaît en pleine gloire. Les ouvriers argentins renoncent à une journée de salaire pour lui élever un mausolée de bronze et de marbre. Soixante-cinq ans après sa mort, il est temps de cerner qui fut vraiment Eva Duarte Perón et quelles raisons l’ont poussée à tout faire pour réussir, en moins de dix ans, le prodige de se hisser à la tête d’un des pays les plus phallocrates de la terre. Son charisme et son rayonnement ont fait d’elle un être de légende et sa fin tragique l’a projetée dans la mythologie des héros fondateurs de «l’identité argentine ».
Pourtant, nombreuses sont les zones d’ombre de sa vie sur lesquelles ce livre, pour la première fois, lève le voile. Eva Perón, c’est l’histoire d’un mythe et d’une revanche. C’est l’histoire d’une petite fille illégitime d’émigrés espagnols, c’est la vie d’Eva Duarte. Peu de femmes ont été aussi frénétiquement adulées, aussi farouchement honnies.
A travers cet ouvrage, comprenez comment Eva Duarte a réussi l'exploit de se hisser à la tête d'un des pays les plus phallocrate de la terre.
EXTRAIT
Quant aux cités ouvrières, inaugurées en grande pompe sur le pourtour de la capitale, elles sont, selon eux, réservées non pas aux travailleurs, mais aux péronistes favoris qui ne sont pas forcément pauvres. Pis encore, à leurs yeux, les écoles et les hôpitaux une fois bâtis et inaugurés sont souvent sans ressource et doivent être parfois abandonnés. Ce qui n’est pas vrai ! Sous la pression constante d’Eva, sa fondation construit des « foyers-écoles » à Buenos Aires, Santa Fe, San Juan, Mendoza, Salta, Comodoro Rivadavia, Corrientes, Jujuy, Catamarca, Tucumán, La Rioja, La Pampa, Entre Rios et Santiago del Estero. Dans le même temps, débute un vaste programme de construction d’écoles rurales à San Luis, Cordoba, La Pampa, Santa Fe, Chaco, Santiago del Estero et Entre Rios. L’ambition d’Eva est d’édifier des écoles-modèle qui, rompant avec les vieilles habitudes pédagogiques, montrent aux Argentins ce que peuvent être les écoles rurales. « Le sens profond de la fondation, dit-elle, c’est de réparer les injustices… Je crois que pour effacer dans l’âme des enfants, des vieillards et des humbles la trace d’un siècle d’humiliations imposées par une oligarchie froide et sordide, il faut leur donner de l’art, du marbre et du luxe ; c’est-à-dire, en quelque sorte, passer d’un extrême à l’autre, mais cette fois au bénéfice du peuple et des humbles… Il faut que les enfants de l’oligarchie, même s’ils vont dans les meilleurs collèges et les plus chers, ne soient pas mieux traités que les enfants de nos ouvriers dans les « foyers-écoles « de la fondation ». Les petites écoles construites par la fondation sont des modèles du genre : vastes, bien conçues, avec de grandes baies, des salles à manger pour les repas des enfants, des terrains de jeu, des arbres et des fleurs.