Fallait-il signer l’armistice en 1940 ?
Après une étude minutieuse de la période capitale qui s’étend de mai à juillet 1940, Bernard Legoux livre dans ce passionnant ouvrage sa conclusion : le 16 juin, l’armistice était la seule solution envisageable. Il n’y avait aucune alternative crédible.
En effet, à cette date, après un retrait total de l’armée britannique, l’armée française était submergée par la Wehrmacht sans aucun espoir de pouvoir redresser la situation. Nul ne pouvait s’opposer à l’occupation totale et rapide de la France par l’ennemi et à l’internement de millions de prisonniers en Allemagne. Par ailleurs, les insuffisances militaires et industrielles de l’Empire français ne permettaient pas d’envisager une poursuite efficace de la lutte hors de métropole contre une armée allemande alors toute-puissante sur le continent.
Seul un armistice pouvait permettre d’éviter une catastrophique capitulation sans conditions de l’armée. Cet armistice inespéré a permis à la France de conserver sa flotte et une grande partie du pays libre de toute occupation. Il lui a également permis de protéger le mieux possible sa population et ses prisonniers de la barbarie nazie et, grâce à une armée d’Afrique maintenue opérationnelle par Vichy, de reprendre la lutte en novembre 1942 aux côtés des Alliés dans les meilleures conditions. Hitler a reconnu lui-même avoir commis une grave erreur en l’accordant.
Avec talent et précision, l’auteur fait la démonstration dans ce livre que l’Histoire « quasi-officielle », qui ne cesse de stigmatiser cet armistice, répond beaucoup plus à des motifs politiciens qu’au désir de se rapprocher de la vérité historique.