Meurtres Ă l'arme naturelle en Bretagne
Vincent Delteil nâest sans doute pas un homme nĂ© sous une bonne Ă©toile.
Socialement, il exerce un mĂ©tier difficile, quâil aime et respecte, mais dont tout le monde a peur⊠Il est thanatopracteur.
Sâil mettait sa vie privĂ©e en pĂąture, il serait surement la risĂ©e de plus dâun⊠pourtant, Vincent est un homme bien. Câest du moins ce quâaffirme lâex-Ă©pouse du commissaire Le Gwen quâil a connue dans sa jeunesse.
Il vit dans un endroit dont chacun rĂȘve, lâĂle-aux-Moines. Ce lieu magique, tendre comme lâenfance, va ĂȘtre le thĂ©Ăątre de plusieurs crimes, homophobes, autant quâon puisse en juger. Lâesprit retors qui les orchestre trouve son arme dans la nature.
La ciguĂ« ! Nâest-ce pas ainsi quâa Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© Socrate ?
Un roman policier récompensé par le Prix du Polar Insulaire 2016 à Ouessant. à ne pas manquer !
EXTRAIT
Ă la façon quâelle avait de plisser les yeux, de le regarder Ă la dĂ©robĂ©e, Vincent Delteil sut quâil nâĂ©chapperait pas Ă lâinterrogatoire. Dâailleurs, en rejoignant Maya dans ce cafĂ© oĂč ils sâĂ©taient donnĂ© rendez-vous la veille, lâhomme sâĂ©tait vaguement prĂ©parĂ© Ă un assaut en rĂšgle. DĂ©jĂ , le bonheur pur et simple de leurs retrouvailles sâestompait. Un lĂ©ger silence venait de sâinstaller Ă leur table.
â Il faut quâon se parle, papa.
Curieux comme cette phrase anodine est toujours chargĂ©e dâĂ©lectricitĂ©, pensa-t-il.
â Nâest-ce pas ce que lâon fait depuis un quart dâheure ? rĂ©pondit-il pour gagner quelques dĂ©risoires secondes.
Sa fille se pencha vers lui. Dans quelques instants, elle lui prendrait la main, il en Ă©tait sĂ»r, tel un mĂ©decin sâattachant au pouls dâun grabataire.
â SĂ©rieusement, fit-elle, en lui caressant furtivement les doigts, je mâinquiĂšte beaucoup pour toi. Il faut que tu trouves le courage de te libĂ©rer de son emprise, de divorcer. Tu sais, ajouta-t-elle de sa voix mĂ©lodieuse, jâai eu un cours passionnant Ă la fac, le mois dernier. LâĂ©tude clinique dâun cas de pervers narcissique. LĂ , il sâagissait dâun homme. Mais je suis certaine que ta femme souffre de cette pathologie. CâĂ©tait bluffant ! Je croyais la revoir au dĂ©tour de chaque page du rapport.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
J'ai lu avec un trÚs vif plaisir le 16eme roman de Françoise le Mer, justement récompensé du prix 2016 du polar insulaire de Ouessant ! - Lounard, Babelio
J'aime la façon dont Françoise le Mer Ă©tudie ses personnages. La dĂ©tresse de Vincent ne peut que vous toucher et vous vous demandez jusqu'au bout comment il va pouvoir sortir de la toile d'araignĂ©e tissĂ©e par sa femme. Dans un mĂȘme temps, elle dĂ©crit avec justesse la douleur, le dĂ©chirement des jeunes homosexuels rejetĂ©s par leurs familles et les liens sociaux contraignants parfois jusqu'Ă la bĂȘtise. - tana77, Babelio
Ă PROPOS DE LâAUTEURE
Avec seize titres dĂ©jĂ publiĂ©s, Françoise Le Mer a su sâimposer comme lâun des auteurs de romans policiers bretons les plus apprĂ©ciĂ©s et les plus lus.
Sa qualitĂ© dâĂ©criture et la finesse de ses intrigues, basĂ©es sur la psychologie des personnages, alternant descriptions poĂ©tiques, dialogues humoristiques, et suspense Ă couper le souffle, sont rĂ©guliĂšrement saluĂ©es par la critique.
Née à Douarnenez en 1957, Françoise Le Mer enseigne le français dans le Sud-FinistÚre et vit à Pouldreuzic.