Marie SolfĂšge Ă©tait petite. Pieds nus, elle mesurait Ă peine un mĂštre soixante. Son regard dĂ©cidĂ© et ses yeux clairs dessinaient de petites esquisses de lumiĂšre posĂ©es sur le chemin dâun avenir qui paraissait radieux. Avec ses airs de jeune fille sage, bien Ă©levĂ©e, on lâimaginait mieux devant le clavier dâun piano quâaux prises avec la violence et le danger du monde de la rĂ©sistance. Pour moi, elle Ă©tait plus proche de La Petite Chronique dâAnna Magdalena Bach que du Chant des Partisans. Marie SolfĂšge sentait si bon la France provinciale et les grands repas familiaux du dimanche, les sorties dâĂ©glise et la campagne estivale. Ses couleurs favorites, un beau marron clair, un bleu ciel radieux, la faisaient ressembler Ă une fin de journĂ©e dâautomne, Ă une belle soirĂ©e oĂč lâon hĂ©site Ă se coucher tĂŽt quand le soleil peine Ă cacher son disque rouge et que les oiseaux continuent de chanter. Voici alors lâinstant oĂč la campagne appartient aux premiĂšres feuilles mortes et nous plonge au cĆur des regrets et des sourires envolĂ©sâŠ
Ă PROPOS DE L'AUTEUR
Simon GĂ©rard est retraitĂ© de lâĂducation nationale et ancien house master de la British Section du lycĂ©e français de Londres. Ses matiĂšres sont lâhistoire et la politique.