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Tandis que la mer se retirait : Récit de vie émouvant

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Émotions croisées entre une enfant grièvement blessée et l'urgentiste qui lutte pour la sauver.

C’était un samedi de printemps.

Le train s’arrêta net entre deux gares. L’endroit était presque désert, sans habitations construites. Proches du quai, quelques baraquements étaient disloqués, au milieu de mauvaises herbes jaunies.

Le contrôleur demanda un médecin dans les wagons de Première. Je me levai. Parvenue à sa hauteur, il rectifia : « C’est sur le quai. »

J’ai pensé que tout était fini, quelqu’un était passé sous les rails. J’appréhendais qu’il ne soit encore vivant.

Madeleine était allongée. Elle avait huit ans environ, respirait encore, avec la marque d’un choc frontal.

Le visage était blanc sous le choc. Elle n’avait presque pas de cheveux. Le vêtement qu’elle portait était si léger qu’on découvrait toute la misère du monde et de l’instant.

Je suis restée près d’elle pour lui inventer une mémoire.

Découvrez ce récit de vie émouvant et tout en poésie !

EXTRAIT

L’enfant gisait en plein milieu de l’été,

le visage renversé par le sommeil,

docile à l’éclat du danger.

Elle se murmurait des mots d’ombre

pour se protéger

avant que la nuit des nuits

ne l’eût atteinte et défigurée.

Supplique à la dérive des mots

promis au silence.

Cantique de l’aurore

où se défont les parures.

Plain-chant musical des chagrins

sans larmes et sans recours.