« Les mots des autres mâont nourrie, portĂ©e, infusĂ© leur Ă©nergie et leurs Ă©motions.
JusquâĂ la mort de mon frĂšre, le 14 octobre 2015 Ă MontrĂ©al, je ne voyais pas la nĂ©cessitĂ© dâĂ©crire. Le suicide dâAlex mâa transpercĂ©e de chagrin, mâa mise aussi dans une colĂšre folle. Parce quâun suicide, câest la double peine, la violence de la disparition gĂ©nĂšre un silence gĂȘnĂ© qui prend toute la place, empĂȘchant mĂȘme de se souvenir des jours heureux.
Moi, je ne voulais pas me taire.
Alex Ă©tait un ĂȘtre flamboyant, il a eu une existence belle, pleine, passionnante, aimante et aimĂ©e. Il sâest battu contre la mĂ©lancolie, elle a gagnĂ©. Raconter son courage, dire le bonheur que jâai eu de lâavoir comme frĂšre, mâa semblĂ© vital. Je ne voulais ni faire mon deuil ni cĂ©der Ă la dĂ©solation.
Je dĂ©sirais inventer une maniĂšre joyeuse dâĂȘtre triste.
Les morts peuvent nous rendre plus libres, plus vivants. » O. L.