G@rp - Cinq à sept[A.M]
(5 :00 :00)Paris s'éveille, Marseille à peine.
Tranche horaire entre crochets [no man's land, not yet family's land],entre parenthèses, entre café et boulot, sommeil poisseux et veille escla-vagiste.
Je retiens la nuit pour deux heures encore. Avant le top chronod'un autre A Day in the Life échevelé dont les freins auront lâché – unrunaway train-train quotidien emballé, pesé, pesant.
Deux heures que j'élastique jusqu'au point de non retour, jusqu'à cequ'elles cèdent et claquent et remballent leurs cliques et leurs claques,battent en retraite.
Deux heures stakhanovissé au clavier, à punaiser sur l'écran des carac-tères crépitant sous mes doigts, lettre à lettre, mot à mot. Écriture en pilo-tage automatique. En dépit du (bon) sens. Envers et contre tout, surtout.Un toc, un tic qui vaut mieux que deux tu l'auras – on ne se refait pas. Lepli est pris. Pour le meilleur et souvent le pire. Le seul divorce possible :clic droit/suppr.
Monomaniaque, vider la corbeille devient corvée répugnante répudiéesine die.
Deux heures de frappe frappadingue pour évacuer le trop plein, vi-danger les circuits trop imprimés, par déni. L'ennui nuit, donc je le ré-cuse. Le renie ? Soit ! Qui mal y pense ?
Ce cinq à sept me purge et m'abandonne exsangue : je traverserai lajournée avec la consistance désincarnée d'un amant comblé, aux jambesfilandreuses, la tête dans le ––
Qwerty ? Que nenni !
Chaque matin : azerty.
Uiop ! C'est parti !