Le trio n’est plus… Avec la disparition d’Anne et Hélène, la sainte Trinité est tombée. Désormais seule face aux silences, leur mère, Brigitte Gardin, cherche à ressusciter leur présence mais aussi à comprendre cette double perte, les raisons de la souffrance de ses filles. Alors elle exhume leurs papiers, redonne corps à leurs mots, commençant par le journal intime d’Anne, jeune femme au tempérament artiste, frappée par l’anorexie, hospitalisée, tellement désireuse d’aller mieux, de profiter de cette vie qu’elle sait être aussi riche et bonne. Au-delà de la retranscription des pages composées par son enfant, Brigitte Gardin nous tend un témoignage à vif sur l’anorexie, sur cette lutte permanente qui se joue avec soi-même, quand manger devient un acte si problématique et générateur de conflits. Et pourtant, loin de la noirceur que l’on s’attend à déceler derrière chaque passage, c’est le désir – fort et d’autant plus douloureux – d’une jeune femme de s’en sortir et de retrouver sa place parmi les siens qui surnage. C’est cette force de caractère, à travers les défis à soi lancés, qui donne tout son éclat à ce texte bouleversant.