David Golder est un livre qui dégouline de haine, surtout envers l'argent et tout ce qui peut être transformé en argent, objets et sentiments, et envers les formes infinies que peut prendre l'argent. Aujourd'hui, nous ne nous rendons pas compte de ce qu'était l'argent au XIXe siècle, ou dans la première partie du XXe : une flamme ardente, un flot de sang asséché, des lingots d'or fondus et pétrifiés à nouveau. Il est devenu éros, pensée, sentiment, boue, abîme, puissance, violence, fureur, comme dans la Comédie humaine. David Golder est un livre extrêmement dur et sec, qui ne cesse de graver des portraits terribles, rappelant en partie le mémorialisme français et la tradition aphoristique.