Dans la campagne Russe, une poignée de femmes et de gentilhommes de petite noblesse se sont réunis, comme à leur habitude, chez Daria Lassounska afin de parler d'art et de philosophie.
Mais aujourd'hui s'Ă©lĂšve parmi eux Dimitri Roudine, un nouvel arrivant au charisme surprenant. Il brille par son Ă©loquence, sĂ©duit les Ăąmes d'un tour de parole, charme la belle Natalia, et occupe le centre de l'attention. Pourtant, personne ne le connait rĂ©ellement ; s'il semble ĂȘtre un homme cultivĂ©, comment faire confiance Ă un pareil inconnu ? Qui est-il rĂ©ellement ?
Au travers d'un personnage emblématique de la littérature Russe, et d'une technique narrative qui inspirera Maupassant, Tourgueniev dresse le portrait d'une fracture qui ronge son pays : entre Orient et Occident ; entre idéalistes et révolutionnaires.
Ivan SergueĂŻevitch Tourgueniev (1818-1883) est un Ă©crivain russe. NĂ© dâune famille noble, tout oppose le pĂšre Ă lâĂ©crivain. Son indignation contre les injustices sociales est dĂ©jĂ prĂ©sente dans les Ă©crits et les pensĂ©es du jeune Tourgueniev. Pour s'Ă©manciper, Tourgueniev sâinitie Ă la chasse et la poĂ©sie. Ă la mort d'Alexandre Pouchkine, il traduit quelques-uns de ses poĂšmes aux cĂŽtĂ©s de Prosper MĂ©rimĂ©e. Tourgueniev voyage beaucoup (France, Saint-PĂ©tersbourg, Angleterre). En 1850, alors quâil frĂ©quente George Sand en France, Nicolas Ier exige le retour des Russes expatriĂ©s. Il retourne en Russie, et publie en 1850 « MĂ©moires dâun chasseur » qui lui vaudra la prison pour ses critiques du servage, et ses positions occidentalistes. LibĂ©rĂ© au bout de quelques annĂ©es, il partira de nouveau pour la France oĂč il fera la rencontre de Flaubert, Zola, Prosper MĂ©rimĂ©e, Alphonse Daudet, Jules Vernes.