Quand Oscar est en grĂšve illimitĂ©e de lâexistence...
« Lâinertie dâOskar ? câĂ©tait sa force. Ou davantage sa distinction comme sa douleur. Une incommensurable facultĂ© dâutiliser la pesanteur pour demeurer coi, absent du monde, avare de vie. GrĂ©viste de lâexistence. Il avait lâart de cultiver son prĂ©sent, rebelle au passage de la ligne de partage du temps qui inexorablement lâaurait fait basculer dans le passĂ©. Pas plus que demain ne lâintĂ©ressait, Oskar Blomoff Ă©tait un non-sens en forme de rien. Un cas ! Hormis le faible gonflement de son thorax, siĂšge dâune respiration rĂ©guliĂšre, hormis le battement de ses cils couvrant son regard qui ne portait pas au-delĂ du canapĂ© dans lequel il gisait de façon permanente, tout observateur ne pouvait constater que lâimmobilitĂ© du personnage relevait de la statuaire vivante sous forme de chair morne. Avachi tel un tas. Un tas. Ătre... tas, ĂȘtre... chose, ĂȘtre.... Etre, quâon devinait humain cependant ; telle Ă©tait son ambition, non formulĂ©e au demeurant, sa destinĂ©e. »
Se vautrer dans un canapé et décider de suivre le cours de son inexistence, tout simplement. Un suicide en pente raide, mais un déclic peut prouver que la motivation peut revenir à tout moment.