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John et Yoko sont dans un hosto

E-book


Une myriade de personnages aux noms cĂ©lĂšbres gravitent dans l’hĂŽpital et vivent leurs relations improbables au son des musiques populaires... ComplĂštement barrĂ© !...

« Dans la voiture, Billie Holiday tient le volant et surveille la route. Elle a dĂ©jĂ  tout dit. Durant deux heures elle s'est entretenue avec les responsables de l'orphelinat. Sur l'autre siĂšge avant, Janis Joplin se retourne toutes les trente secondes. Sourire de dame patronnesse. Grimace Ă  faire fuir les dĂ©mons. Pas de quoi attirer les petits copains. À l'arriĂšre, John Lennon s'amuse de cette vision accablante. Les aimables mimiques sont destinĂ©es au voisin de John. Un minuscule voisin, ballottĂ© sur la banquette, jouet de la suspension. Il ne parvient pas Ă  s'adosser. Il craint de tomber dans le vide. Chaque tournant le dĂ©porte vers la portiĂšre ou sur John. Ses pieds ne touchent pas le sol. Les voitures occidentales ne sont pas conçues pour les Asiatiques. Des papiers le dĂ©clarent ĂągĂ© de douze ans. On lui en donne huit. Pas une fois on ne le voit sourire. Il n'ouvre pas la bouche. La parole est gelĂ©e en lui. Billie Holiday n'a pas osĂ© poser la main sur ses cheveux comme l'a fait la responsable de l'orphelinat. AgenouillĂ©e devant lui, Billie a bredouillĂ© timidement qu'il serait son troisiĂšme enfant. — Vous serez une bonne maman pour lui, madame Holiday, j'en suis convaincue. »

SKA rĂ©Ă©dite en numĂ©rique ce roman inclassable sorti Ă  l’origine en version papier chez Krakoen. « DĂ©ment, de chez dĂ©ment » dixit GĂ©rard Collard. « Du Kafka mĂątinĂ© de l'intense beautĂ© des chansons idiotes de notre jeunesse, selon Jean-Bernard Pouy qui signe la prĂ©face, la fin des annĂ©es soixante nous prend Ă  la gorge. »