Lorsque son mari le lui présente sur la plage d'Hendaye, Yves apparaît à Denise comme un jeune homme élégant et raffiné ; et comme il loge dans le même hôtel qu'elle, elle le croit aussi riche que l'homme qu'elle a épousé et auquel elle est liée par une affection tiède et un peu ennuyée. Puis son mari est rappelé à Londres pour une affaire urgente, et avec Yves, pour la première fois de sa vie, Denise découvre l'amour : à partir de ce moment, il n'y a plus personne d'autre au monde pour elle. Le retour à Paris est comme un réveil brutal : non, en fait Yves n'est pas riche du tout : à la fin de la guerre, il s'est rendu compte qu'il avait tout perdu, et a été contraint de trouver un travail qui le rabaissait et le mortifiait. Dans l'amour de Denise, il ne cherche pas la passion, mais le repos. Dans cette chronique d'un amour tordu, où s'affrontent deux égoïsmes inconscients, la toute jeune Irène Némirovsky fait déjà preuve d'un regard acéré et d'une parfaite maîtrise de la technique narrative.