Je mâappelle Antonina Ivanovna Voskresenskaya. Jâai seize ans, en cette fin dâĂ©tĂ© 1709, quand je dĂ©couvre Saint-PĂ©tersbourg.
On mâavait promis une capitale resplendissante, Ă lâarchitecture exotique venue dâEurope, oĂč les belles gens nâarpentent pas les rues vĂȘtues de costumes russes, mais parĂ©s dâatours Ă la française. Pourtant, ce soir-lĂ quand je quitte enfin la forĂȘt de bouleaux, je ne vois quâun vaste marĂ©cage traversĂ© par les bras dâune riviĂšre que le soleil couchant embrase de ses feux. Au-delĂ de la riviĂšre, sur une petite Ăźle, sâĂ©lĂšve une forteresse. Et dans cette forteresse mâattend un secret mortel.