Les Grotesques de la musique est constitué d'un choix de textes de Berlioz (1803-1869) rassemblés par lui-même. Si ce volume est imprégné d'un fervent amour de la musique, c'est pourtant l'ironie du texte qui frappe. Critiques, musiciens, spectateurs, directeurs de salles : nul n'est épargné par la plume espiègle du compositeur. Les Grotesques de la musique constitue une grande et terrible satire du milieu musical.
Pour constituer le volume des Grotesques de la musique, Berlioz adopte le même principe que pour Les Soirées de l'orchestre : les trois premiers quarts reprennent le contenu d'articles parus dans le Journal des débats, le dernier quart de la Revue et gazette musicale, en apportant certaines modifications au texte original, ainsi que des corrections et additions.
Les Soirées de l'orchestre étaient dédiées « à mes bons amis les artistes de l'orchestre de X***, ville civilisée », que l'on interprète généralement comme « septentrionale ». Le nouvel ouvrage est donc dédié « à mes bons amis les artistes des choeurs de l'Opéra de Paris, ville barbare ».
Préparés à partir du mois de janvier 1859, Les Grotesques de la musique sont publiés vers le 8 mars 1859, et rencontrent un grand succès public et critique, « paradoxalement du reste car, pour la plupart des mélomanes, sa prose était aussi plaisante à lire que sa musique difficile à écouter1 ». Selon Gérard Condé, « on ignore l'importance du premier tirage des Grotesques ; on sait seulement qu'il s'en vendit 5 000 exemplaires entre 1871 et 1933, et qu'un édition allemande parut en 1864 ». L'édition originale de 1859 demeure cependant la seule publiée du vivant de son auteur.