« Ses princes Ă©taient comme des cerfs qui ne trouvaient point de pĂąture ; Ils cheminaient sans force devant qui les chassait. » Lm 1, 6 JĂ©rĂ©my est un type lamentable. Tout porte Ă le croire lorsquâon voit le petit homme maigre qui trimballe sa mĂ©lancolie sous la pluie. Le monde dans lequel JĂ©rĂ©my vit est lamentable aussi : ce monde cherche dĂ©sespĂ©rĂ©ment comment se prĂ©cipiter de mieux en mieux vers sa propre perte, et semble de mieux en mieux y parvenir. Mais il ne faut pas se fier aux apparences : JĂ©rĂ©my se lamente avec raison sur la vie et sur la mort au milieu de toute cette folie ! Et sâil ne sait plus guĂšre jouir de la premiĂšre, il sait nĂ©anmoins encore infliger la seconde avec maestria et dextĂ©ritĂ©, avec Ă©lĂ©gance et puissance, Ă une vitesse proche de lâextase. Et sâil ne sait plus Ă quel saint se vouer, peut-ĂȘtre trouvera-t-il des compagnons au purgatoire⊠Et lâenfer ? Il en sort ! « Notre fin Ă©tait proche, nos jours accomplis, Oui, notre fin Ă©tait arrivĂ©e ! » Lm 4,18