La cloche, ça ne favorise pas une sexualité sereine, à moins que...
PARIS, SAMEDI 15 décembre. 9h45.
Le soleil rayonne sur le quai de Seine. Un soleil dâhiver trompeur, rĂ©chauffant ceux qui sâen rĂ©jouissent derriĂšre leurs fenĂȘtres. Pas mon cas. Trois heures que je suis rĂ©veillĂ©. Le temps de pisser contre le mur en Ă©vitant de souiller mes boots, et je mâĂ©tais remis Ă trembler. La chaleur accumulĂ©e durant le sommeil sâĂ©tait volatilisĂ©e Ă la vitesse dâun billet de vingt. Les 13° du palliatif rouge me ravigoteraient...
Jâavais rĂ©ajustĂ© mes couvertures dĂ©pareillĂ©es par-dessus mes fripes et mâĂ©tais rĂ©installĂ© dans mon lit cartonnĂ©, Ă lâĂ©coute de lâalcool qui tapissait de velours mon intĂ©rieur. Par nuit sĂšche, les autres dormaient dans
lâescalier, Ă lâabri du parapet. Moi je prĂ©fĂ©rais ouvrir les yeux sur les dessous du pont de la Tournelle. Son arche libĂ©rait le ciel, lentement. Chacun son regain dâespĂ©rance du jour. Une certitude, aucun de notre groupe nâavait envie dâessayer les hĂ©bergements avec leurs affres du petit matin.
Les charitables qui paient de leur personne prennent aussi en compte les besoins intimes des pauvres hÚres logés sous les ponts...