Un matin, sur le chemin de lâĂ©cole maternelle, Ă Paris, une petite fille interroge son pĂšre : « Dis papa, pourquoi tu danses quand tu marches ? ». La question est innocente et grave. Pourquoi son pĂšre boite-t-il, pourquoi ne fait-il pas de vĂ©lo, de trottinette⊠? Le pĂšre ne peut pas se dĂ©rober. Il faut raconter ce qui est arrivĂ© Ă sa jambe, rĂ©veiller les souvenirs, retourner Ă Djibouti, au quartier du ChĂąteau dâeau, au pays de lâenfance. Dans ce pays de lumiĂšre et de poussiĂšre, oĂč la maladie, les fiĂšvres dâabord puis cette jambe qui ne voulait plus tenir, lâont rendu diffĂ©rent, unique. Il Ă©tait le « gringalet » et « lâavorton » mais aussi le meilleur Ă©lĂšve de lâĂ©cole, le prĂ©fĂ©rĂ© de Madame Annick, son institutrice venue de France, un lecteur insatiable, le roi des dissertations.