Le système de santé et de services sociaux du Québec va de réforme en réforme depuis 50 ans, sans que cela semble améliorer véritablement l’expérience des soins aux usagers. Pour leur part, les employés et gestionnaires de ce système sont continûment sous haute pression et expriment souvent une certaine souffrance dans l’accomplissement de leur travail. Le Québec est-il condamné à faire, défaire puis refaire, sans effets positifs évidents ? Bien sûr que non. Cependant, cette espérance légitime vient avec une exigence, soit celle de créer dans le système de la santé et des services sociaux une véritable culture apprenante où chacun, qu’il soit employé, gestionnaire ou décisionnaire, apprend des difficultés qu’il rencontre au quotidien. Pour qu’une telle culture de l’apprentissage advienne, il importe de s’attaquer à deux impensés profonds en santé et services sociaux, soit celui de la présence de processus organisationnels durablement producteurs de stupidité, puis celui des effets négatifs de cette stupidité organisationnelle qui, une fois installée, génère un grand nombre d’erreurs.
En appui sur de nombreux exemples tirés de la longue expérience des deux auteurs, le livre conceptualise dans sa première partie la stupidité organisationnelle et en analyse ses effets sur le système de santé et de services sociaux québécois. Si la stupidité est à éradiquer sans discussion en raison de ses effets délétères sur la qualité des soins et services, la seconde partie du livre aborde le thème de l’erreur en montrant en quoi elle peut être l’antichambre utile d’une culture positive de l’apprentissage. Enfin, émancipées de ces deux impensés, les stratégies d’apprentissage les plus utiles sont exposées dans la dernière partie du livre.