«"Avec lâarrivĂ©e de Neal a commencĂ© cette partie de ma vie quâon pourrait appeler ma vie sur la route. [âŠ] Neal, câest le type idĂ©al, pour la route, parce que lui, il y est nĂ©, sur la routeâŠ"
Neal Cassady, chauffard gĂ©nial, prophĂšte gigolo Ă la bisexualitĂ© triomphale, pique-assiette inspirĂ© et vagabond mystique, est assurĂ©ment la plus grande rencontre de Jack Kerouac, avec Allen Ginsberg et William Burroughs, autres compagnons dâĂ©quipĂ©es qui apparaissent ici sous leurs vrais noms.
La virĂ©e, dans sa bande originale : un long ruban de papier, analogue Ă celui de la route, sur lequel lâauteur a crĂ©pitĂ© son texte sans sâarrĂȘter, page unique, paragraphe unique.
Aujourdâhui, voici quâon peut lire ces chants de lâinnocence et de lâexpĂ©rience Ă la fois, dans leurs accents libertaires et leur lyrisme vibrant ; aujourdâhui on peut entendre dans ses pulsations dâorigine, le verbe de Kerouac, avec ses syncopes et ses envolĂ©es, long comme une phrase de sax tĂ©nor dans le noir.
Telle est la route, fĂȘte mobile, traversĂ©es incessantes de la nuit amĂ©ricaine, cĂ©lĂ©bration de lâĂ©phĂ©mĂšre.
"Quand tout le monde sera mort", a écrit Ginsberg, "le roman sera publié dans toute sa folie."
Dont acte.»
Josée Kamoun