Trois-cent habitants de la montagne viennent de surgir de leurs tombes. C'est un village entier qui reprend vie. Et tous ont dĂ©cidĂ© de mener une nouvelle existence, sans regret. AdĂšle voit l'enfant qu'elle a noyĂ© revenir dans ses bras. BĂ© l'aveugle retrouve la vue. Chemin le fossoyeur fabrique dĂ©sormais de jolis meubles. Augustin retrouve sa dĂ©funte amante pleine de vie. Le bonheur, l'amour et la paix rĂšgnent, et le temps s'Ă©grĂšne sans qu'aucun ne souffre plus. Mais l'habitude s'installe bientĂŽt. Tout est trop beau, Ă prĂ©sent. Tout est perfection â et ennui.
Ramuz, original et visionnaire, érige un roman sans pareil. Les dialogues sont touchants, les sentiments puissants, et la mélancolie soulagée par la beauté des paysages suisses.
Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947) est un Ă©crivain suisse rĂ©putĂ© pour ses thĂšmes spĂ©cifiques tels que la solitude de lâhomme face Ă la nature ou la poĂ©sie des terres, des vignes et des lacs, la transgression, la crĂ©ation et la destruction, lâouverture et la fermeture. AprĂšs un sĂ©jour Ă Paris oĂč il cĂŽtoie AndrĂ© Gide ou Charles-Albert Cingria, il sâinstalle dĂ©finitivement parmi les vignes du Lavaux. Il est connu pour ses romans « LâAmour du monde » (1925) et « La Grande peur dans la montagne » (1926).