Odette ne voit la Guerre qu'à travers les yeux de son mari. Mais un jour les lettres cessent d'arriver. Jean est mort au combat. Pour apaiser son malheur, Odette trouve refuge dans les souvenirs de son mari. «Mais seule la Patrie compte,» lui dit-on. «Tu n'es plus rien». Odette refuse de s'effacer devant une nation en deuil. Devenue infirmière, elle côtoie la mort de très près; et pour aimer de nouveau, il lui faudra s'ouvrir à la douleur des autres.
Traitant d'un thème d'actualité en 2020, «Tu n'es plus rien» remet en question la place de l'individu en ces temps de crise.
René Marie Auguste Tardiveau dit René Boylesve (1867-1926) est un écrivain français né en Indre-et-Loire. Sa mère meurt alors qu'il n'a que quatre ans. S’enchaîne ensuite une enfance compliquée. Sa grande-tante qui l'élève décède en 1876. et son grand-père se suicide quelques temps après. René est alors renvoyé chez son père qui se suicidera à son tour en 1883. Le demi-frère de René meurt, lui aussi, tué à la guerre en 1917. Il publie son premier texte à dix-sept ans. Il rencontre Jane Avril, et jusqu'en 1896 publie dans des revues sous divers pseudonymes. Il choisit définitivement celui de Boylesve, nom dérivé de celui de sa mère. A compter de cette date, il publie ses premiers romans. « Le Médecin des Dames de Néant », « Les Bains de Bade ». Suivront des textes comme : « Mademoiselle Cloque » (1899), « La Becquée » (1901), « La Leçon d’amour dans un parc » (1902), « L’Enfant à la balustrade » (1903), « Le Meilleur ami » (1909), « Le bonheur à cinq sous » (1917), « Élise » (1921), « Nouvelles leçons d’amour dans un parc » (1924), « Souvenirs du jardin détruit » (1924). Il fait aussi la connaissance de très nombreuses personnalités de la littérature (Anatole France, André Gide, Paul Valéry...), qui lui offrent une véritable mine de savoir littéraire qu'il mettra à profit. Mais c'est à la découverte de Proust que ses écrits prennent un tournant différent – c'est un véritable choc littéraire. Il est élu en 1918 à l'Académie française.