Au cours de ses voyages, Claudine Aubrun croque les passagers, Jeanne Desaubry révÚle leurs réflexions intérieures fantasmées : un amalgame pertinent qui fait voyager aussi le lecteur...
(avant-propos Dominique Sylvain)
Fantasmes -
Je nâai pas ma chance. Cent ans de trop. Sa bouche. Est-ce quâil sait lâeffet que ça me fait ? Non, et il sâen moque probablement. Sur le quai, il y aura une gamine de vingt ans qui lâattendra, les nichons stratosphĂ©riques et un ventre plat comme une piste de bowling. Et des fossettes au creux des reins. Bon sang ! il faut que jâarrĂȘte de penser Ă ce quâils feront en rentrant dans leur chambrette ou je vais lui mettre la main. Enfin, on peut toujours regarder son voisin en douce, les yeux mi-clos, et rĂȘver, non ?
Claudine Aubrun a publiĂ© des dizaines de livres, essentiellement pour la jeunesse. Au grĂ© de ses nombreux dĂ©placements en mĂ©tro, en train, en avion, elle croque les voyageurs. Les croquis publiĂ©s dans ce recueil datent, pour certains, de plus de dix ans. Moments fugaces, inconnus croisĂ©s, observĂ©s, le regard de Claudine Aubrun est parfois amusĂ©, sensible, toujours bienveillant. Aujourdâhui, elle Ă©crit et illustre ses textes.
Elle a hĂ©sitĂ© Ă publier cet album, nĂ© de son amitiĂ© avec Jeanne Desaubry, Ă©ditrice mais aussi elle-mĂȘme auteure de romans policiers pour jeunes et pour adultes. Depuis longtemps Jeanne Desaubry sâamusait du regard curieux de Claudine Aubrun, et de son intĂ©rĂȘt pour autrui. Comme elle, comme vous sans doute, elle sâinterroge sur ses contemporains, notamment quand le moment suspendu du voyage lui en laisse lâoccasion.
Elles ont voulu partager ces moments Ă©phĂ©mĂšres avec vous, quand le coup de crayon irrigue les mots rapides et que se croisent lâimagination de lâune et lâobservation de lâautre.