En 1987, Ferrandez débutait sa grande fresque algérienne avec Carnets d'Orient . On y voyait le peintre Joseph Constant débarquer à Al Djezaïr en 1836 et passer dix années de sa vie à remplir des carnets de dessins. Nous sommes maintenant dans les années 50. Marianne, étudiante aux Beaux-Arts, pose pour un peintre sans talent, Adrien Marnier, qui lui fait des avances poisseuses. En revanche, elle aimerait bien que Sauveur, jeune étudiant trop timide, se montre un peu plus entreprenant... Au marché aux puces, Sauveur offre à Marianne les carnets de voyage d'un certain Joseph Constant. Intriguée par ce peintre dont ses grands-parents possèdent justement un tableau, Marianne décide de refaire le périple de Joseph Constant. Mais voilà que Sauveur, apprenant qu'elle pose nue pour Marnier, la gifle et la traite de traînée. Furieuse, Marianne décide de partir avec Marnier, bien que cette idée la réjouisse à moitié. Constantine, El Kantara, Bou-Saâda, Mascara... Les paysages et les souvenirs défilent, et tandis que Sauveur tente de rattraper Marianne, Marnier se révèle infiniment plus attachant que prévu. Et puis il en sait long sur Joseph Constant, sur l'incendie qui ravagea son atelier, ses amours secrètes avec Djemilah et sa fin mystérieuse. Amours passées, amours présentes, aquarelles d'hier, lumière tranquille des années 50, Le cimetière des princesses est une balade dans une Algérie de légende, aussi belle dans la mémoire de Constant que dans l'imaginaire de Ferrandez, visiblement fasciné par les carnets de Delacroix.