Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le patronat horloger suisse fait appel aux ouvrières italiennes, en dépit des réticences dont fait preuve le syndicat ouvrier de la branche. Qui sont ces femmes, pourquoi sont-elles appelées à occuper des postes de travail dans l'industrie suisse ? Quels bouleversements et résistances leur embauche provoque-t-elle pour elles et pour la classe ouvrière ? Quels intérêts représente pour le patronat cette nouvelle main-d’œuvre ? Pourquoi ces femmes finissent-elles par être indispensables à la production horlogère ? Quels sont les enjeux des négociations autour de leur engagement et quelles sont les positions respectives des acteurs institutionnels ? De nombreuses questions auxquelles cet ouvrage apporte des réponses. A travers l'étude de sources variées, des associations patronales aux syndicats ouvriers, des archives d'entreprises aux témoignages des acteurs et actrices de l'époque, cette étude permet de comprendre la mise en place d'une politique migratoire et d'une politique d'embauche sexuée peu connue. Par le croisement d'une approche genrée avec l'histoire sociale, c'est tout un pan de la politique migratoire suisse et, au-delà, de l'évolution de l'industrie horlogère et de l'économie que cette recherche éclaire.