Après avoir longtemps privilégié la langue écrite, la linguistique française, à partir des années soixante-dix, s'est tournée vers l'oral et a développé des moyens et des méthodes d'investigation adaptés. Si la langue parlée des périodes révolues nous est à jamais inaccessible, notamment pour ce qui est de sa réalité phonique, les textes consignés à l'écrit gardent néanmoins des traces de la langue parlée : la linguistique diachronique n'a pas manqué de s'y intéresser, en particulier pour étudier les moyens de représentation de l'oralité à l'écrit et identifier des marqueurs spécifiques.
Les contributions réunies dans ce volume interrogent cette relation entre la phonie et la graphie, entre oralité et écriture, en français, à diverses époques de son histoire, et recherchent dans les textes écrits (littéraires et documentaires) les traces d'une représentation de l'oral plus ou moins explicite. D'autres articles sont plus spécialement consacrés à l'analyse du fonctionnement des outils de formatage, tels la ponctuation et les différents diacritiques. Toutes ces enquêtes ont été réalisées dans une perspective diachronique et couvrent une longue période : depuis les débuts de sa mise par écrit du français jusqu'au 17e siècle.