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Faustino : Texte mis en scène avec les élèves du Lycée de Bourges

Livre numérique


Le destin de Faustino.

Faustino a trente ans : il aime Lucie, mais ne peut plus vivre avec elle. Il a du mal à comprendre qui il est, et à accepter ce qu’il est en train de devenir. Issu d’une cité, il en aime les codes, les musiques, les couleurs. Adolescent, il fait les quatre cents coups avec ses « potes » : Jaoued, la terreur de la cité, Mouss, son frère, et Bienvenue, le plus violent. Parallèlement, Faustino suit des études avec Raza, jeune Malgache très intelligent, qui se convertit à l’Islam. Faustino découvre les plaisirs sexuels dans une cave : dégoûté, il s’enfuit. Mais Faustino est un jeune passionné par la littérature, qui supporte mal ce monde de violence. A dix-huit ans, il entre en hypokhâgne ; il espère rencontrer des gens comme lui, mais est très vite déçu par les personnes qu’il rencontre, bornées et hypocrites. Seule Lucie, qui va partager sa vie, trouve grâce à ses yeux. Lorsqu’il veut revoir ses anciens amis, il se rend compte que quelque chose est cassé : ils ont changé, il a changé. Faustino devient professeur de français et se trouve confronté aux élèves dont il faisait partie. Une nouvelle fois, il ne se trouve pas à sa place : il s’est embourgeoisé. Lucie lui demande alors de devenir écrivain. Faustino écrit une nouvelle, qui laisse son amie sceptique. Faustino essaie alors d’écrire sur ses parents, ne cherchant plus à plaire, mais à écrire pour lui. Lucie et Faustino ne cessent de s’éloigner, de s’abîmer, et Faustino, rejoignant le personnage de son roman en construction, décidera de partir seul.

Découvrez le parcours de vie d'un jeune homme qui a du mal à comprendre qui il est et à accepter qui il est en train de devenir.

EXTRAIT

« Et c’est pour cette raison que les hommes écrivent mieux que les femmes ».

Lucie le regarda, ahurie.

« T’es vraiment un pauvre misogyne, comme tous les hommes d’ailleurs, c’est un autre moyen de vous sentir supérieurs. Depuis toujours, on a fait croire que seuls les hommes pouvaient créer, et les femmes étaient au mieux tenues au rôle de créature idéale. Pygmalion, c’est exactement ça, un homme génial qui crée une femme magnifique. Le contraire, dans la littérature, ça n’existe pas. »

Faustino sourit, car encore une fois, Lucie n’avait pas compris ou voulu comprendre (c’était une tête de pioche) ce qu’il avait voulu dire, et encore une fois, elle lui avait donné malgré elle une magnifique idée : en effet, elle ne se rendait pas compte que c’était elle sa Pygmalionne, elle qui avait transformé la matière stupide de Faustino en quelque chose d’assez intelligent, et fier de son intelligence, pour créer.