Paru dans la Revue politique et littéraire en 1895, le récit d'une énigmatique passion de Charles de Varigny (1829-1899).
« Sur un siège large et bas que recouvre une une peau de tigre de Corée, Leila, repose. Sur ses épaules se déroule son kirimon aux larges plis soyeux brodés d'or. L'inépuisable fantaisie d'un incomparable artiste a dessiné sur l'étoffe les plus monstrueuses conceptions que puisse engendrer un cerveau asiatique : scènes infernales, âmes chargées de crimes comparaissant devant le Grand-Juge, expiant leurs forfaits dans des chaudières d'eau bouillante ou métamorphosées en bêtes hideuses.. Sa figure pâle, d'un blanc mat, se détache en relief saisissant sur le fond noir lamé d'argent des épais coussins ; de longues épingles de bronze maintiennent sa chevelure noire et surmontent d'une auréole de ciselures exquises un front bas, des yeux largement fendus, sombres et énigmatiques, un nez aux ailes transparentes et fines, une bouche petite aux lèvres teintées de rose... »
Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k214831m/f808
