Composition intimiste, « Hammerklavier » joue une partition où se dévoilent des notes fulgurantes : brefs instants de vie, fragments autobiographiques, anecdotes, rêves et souvenirs. Avec le style incisif qui est le sien, l’auteure met en musique et en scène, dans de courts textes, comiques ou tendres, ses préoccupations singulières sur l’art, la judéité, le temps qui passe… Autant de chapitres, autant de mélodies distinctes. Avec « Hammerklavier », Yasmina Reza quitte le théâtre pour le récit, sans rien perdre de sa force dramatique ni de l’acuité de son regard.
« Il n’y a pas longtemps, j’ai regardé mon fils, un soir, de dos, il avait deux ans.
Il jouait et je regardais sa nuque et ses petits cheveux noirs bouclés et j’ai pensé au vieux monsieur qu’il sera avec ses cheveux, petits fils serrés gris, courts mais encore un peu ondulés, très doux, un vieux monsieur que je ne verrai jamais. » Y.R.