« La Ménagerie du Vatican », de Jean de Bonnefon, est une satire mordante et irrévérencieuse qui soulève le voile sur la cour pontificale, dépeinte comme un zoo doré de vanités ecclésiastiques. À travers une plume acérée, l'auteur dresse un inventaire des titres de noblesse pontificaux accordés à des Français, souvent contre paiement : princes, ducs, marquis, comtes, vicontes et barons fraîchement anoblis, dont les origines modestes contrastent avec leurs parchemins latins pompeux. de Bonnefon expose les "recettes" pour obtenir ces hochets (services rendus à l'Église, appuis épiscopaux et tarifs secrets exorbitants), tout en critiquant les contradictions d'une démocratie ravie de ces faux-semblants aristocratiques.
Le livre s'étend aux prélats français au service du Vatican : protonotaires, camériers secrets et chapelains, listés avec portraits brefs mais bienveillants, révélant leurs ambitions, leurs intrigues et leurs costumes violets. Il scrute les ordres de chevalerie comme l'Éperon d'or ou Saint-Grégorie, parfois réduits à des décorations vendues, et dénonce les congrégations religieuses centralisées à Rome, où moines et laïcs se disputent honneurs et fortunes sous l'égide papale. Avec un ton ironique, Bonnefon questionne l'article 17 du Code civil, qui menace ces titres d'illégitimité, et invite à rire de cette « noblesse catholique » du début du XXe siècle. Une lecture intéressante pour qui veut percer les coulisses du Saint-Siège, entre histoire, scandale et comédie humaine !


