Ce livre fut écrit au XVIe siècle, à la demande du sanguinaire sultan Sélim Ier, qui était devenu impuissant. Ce qui expliquerait son titre original : Pour que le vieillard retrouve toute la vigueur de sa jeunesse. Inédit en français, aussi célèbre dans le monde musulman que Le Jardin parfumé, il ne se vend plus aujourd’hui que sous le manteau dans les souks et les bazars.
Son auteur, Ahmed Ibn Souleimân, savant religieux et haut dignitaire de la Sublime Porte, a compilé toute la science de son temps – héritée des Grecs, de la Perse et de l’Inde, retravaillée par la médecine arabe – pour venir en aide à son maître en lâchant la bride à l’imagination la plus folle. Cela donne un livre curieux dont le charme est fait du mélange des genres (méditations et recettes, contes et récits dont certains reviennent des Mille et Une Nuits, poésies et « dits »).
Ne s’agit-il pas de ressusciter par des mots le désir dans un corps érodé par l’âge et épuisé par l’excès ?