Eugène Chavette (1827-1902)
"Jamais la ville de Chartres n’avait vu une affluence de monde pareille à celle que renfermaient ses murs le 12 vendémiaire de l’an IX (4 octobre 1800).
Dans toutes les rues qui convergeaient vers la place publique, centre de la ville, se pressait une foule compacte, hâtive et bruyamment gaie.
Et si l’on s’étouffait ainsi en plein milieu de Chartres, c’était bien autre chose encore dans les faubourgs. Les entrées de la cité étaient pour ainsi dire barricadées, tant étaient nombreux les véhicules de toutes sortes qui avaient amené la masse de gens accourus, non seulement de la Beauce et du Gâtinais, mais encore du fin fond des départements voisins. Les premiers arrivés avaient bien trouvé à loger leurs voitures et chevaux dans les auberges ; mais, comme chaque maison de Chartres eût-elle été une hôtellerie, le nombre en eût été encore insuffisant, il en était résulté que les auberges une fois archi-pleines, les autres arrivants avaient dû faire stationner leurs voitures, tout attelées, dans les rues, et la file, s’allongeant toujours, avait dépassé les portes de la ville pour aller obstruer les diverses routes d’un fouillis de charrettes, tombereaux, ânes, chevaux et bœufs ; car, pour les huit dixièmes, tous ces envahisseurs de Chartres étaient gens de campagne.
C’était au milieu de cet encombrement, qui leur fermait le chemin, qu’avaient résolu de passer, quand même, trois cavaliers retardataires."
Chartres 1800. C'est l'euphorie : 23 bandits de la pire espèce vont être guillotinés. Mais leur chef, le Beau-François, a réussi à s'évader de la prison. Le lieutenant Vasseur et deux autres gendarmes sont chargés de lui mettre la main dessus... Un drôle d'escogriffe se joint à eux : c'est Fil-à-Beurre...
A suivre : "Le plan de Caradeuc".