Le phénomène est important : depuis 2008 – et encore davantage avec l’avènement de la crise sanitaire –, les gouvernements interviennent de plus en plus dans l’économie. Ce n’est pas qu’ils avaient cessé de le faire, c’est simplement qu’ils intensifient leur action. En Écosse et au Québec, deux nations subétatiques, ces investissements sont plus importants qu’ailleurs et diffèrent en cela des modèles libéraux britannique et canadien qui les englobent. L’auteur de ce livre analyse l’évolution des politiques de ces deux nations, qu’il qualifie d’« États stratèges », dans les secteurs de la finance entrepreneuriale et du capital de risque en particulier. Par ailleurs, et c’est là la clef de voûte de son ouvrage, il soutient, preuves à l’appui, que le développement de ces écosystèmes régionaux est fortement influencé par la prévalence du nationalisme économique. Ce nationalisme minoritaire induit des impératifs institutionnels et des préférences idéologiques qui expliquent les hauts niveaux d’investissement public écossais et québécois, de même que l’unicité des modèles économiques de ces deux nations.