Un matin de septembre 2016, Franck, technicien chimiste, manipule un bidon inflammable. Une explosion le fait flamber. Son corps est brûlé à 95 %, ses organes vitaux menacés. Ses chances de survie sont statistiquement nulles : on n’a jamais sauvé de grand brûlé à plus de 60 %. L’un des seuls morceaux de sa peau demeuré intact est tatoué d’un mot : « Life »…
Son frère Eric indique immédiatement qu’il est prêt à devenir donneur de sa peau. Sourires embarrassés du corps médical : ce type de greffe est impossible. L’heure est au deuil, ou à peu près. C’est un miracle que Franck soit même encore « en vie ». Eric insiste : il veut donner, il est tout de même son jumeau, dit-il par hasard. À ce mot, le professeur Maurice Mimoun, chef du service des grands brûlés de l’hôpital Saint-Louis, vacille : « Vrai jumeau ? » Branle-bas de combat, tests génétiques, examen de passage devant l’Agence de la biomédecine, autorisation du procureur de la République : le feu vert est donné pour cette première médicale mondiale d’une greffe de peau presque totale.
Eric est « pelé à vif » pour donner sa peau à son frère. Après des mois d’incertitudes et de combats, Franck est sauvé. Les jumeaux ont vaincu la mort annoncée. Ils sont heureux, fiers, plus vivants que jamais.