« Je ne veux pas être actrice, m’écriai-je. — Tu ne sais pas ce que c’est ! dit ma tante. — Si ! si ! je sais que c’est Rachel ! — Tu connais Rachel ? dit maman en se levant. — Oui, oui, elle est venue, elle a visité le couvent, on l’a fait asseoir dans le jardin parce qu’elle ne pouvait plus respirer. Elle était pâle, si pâle qu’elle me faisait de la peine ; et sœur Sainte-Apolline m’a dit qu’elle faisait un métier qui la tuait, qu’elle était actrice. Et moi, je ne veux pas être actrice ! Je ne veux pas ! » S. B.
Parvenue au faîte de sa carrière, Sarah Bernhardt (1844-1923) décide de rédiger ses mémoires. On y découvre une femme moderne et d’une exceptionnelle indépendance d’esprit. Comédienne dont les interprétations du répertoire classique sont restées célèbres, elle crée sa propre compagnie en 1880 après avoir démissionné du Français avec éclat. Artiste aux multiples talents – écriture, peinture, sculpture – Sarah Bernhardt raconte comment elle dut s’affronter aux contradictions d’une société qui, tout en désapprouvant la liberté avec laquelle elle menait sa vie, était fascinée par ses excentricités et par son génie.