Avec ce troisième roman, placé sous l'exergue d’une citation d’Arnold Schwarzenegger, c’est le supermarché, dernier temple du monde moderne, qui a inspiré à Thomas Gunzig son humour ravageur et son sens de l’aventure.
C’est en tout cas le lieu où convergent et se croisent les destins des héros involontaires. Un jeune employé, un assistant au rayon primeur, un baleinier compatissant et quatre frères, Blanc, Brun, Gris et Noir, jeunes loups aux dents longues surentraînés et prêts à tout, vont ainsi se retrouver liés par la conjonction fortuite d’un attentat frauduleux et du licenciement abusif d’une caissière.
Leurs aventures burlesques et noires nous emportent dans les sinusoïdes étranges du destin et les lois sévères du mercantilisme contemporain.
« La tristesse pouvait s’installer dans une vie et s’y planter durablement, comme une vis bien serrée avec une couche de rouille par-dessus »
« il sentait que la vie était une épreuve aussi désagréable qu’une longue angine. »
Des morceaux de bravoure inoubliables (tels la création du monde comme un supermarché), des références constantes aux contre-cultures cinématographiques, un art du rebondissement tiré des meilleurs feuilletons populaires, une précision jubilatoire, un sens de la narration et un style inoubliables font de ce roman une vraie réussite.