Être sinologue, c’est chercher à comprendre et à faire comprendre les multiples facettes de la société et de la culture de la Chine. Par son isolement physique et culturel à l’autre bout de l’Eurasie, la Chine se donne comme l’Autre du monde indo-européen. Il incombe au sinologue de « traduire » cette différence pour à la fois comprendre et respecter la spécificité chinoise, enrichir l’esprit et le cœur de l’Occident, et favoriser la communication la plus ouverte entre deux pôles incontournables de la planète. C’était bien là les valeurs que préconisait Jean Pierre Abel-Rémusat (1788-1832), titulaire de la première chaire d’études chinoises en Occident au Collège de France en 1814 et fondateur de l’étude scientifique de la Chine : la sinologie.
Charles Le Blanc est professeur émérite de philosophie chinoise à l’Université de Montréal. Aux PUM, il dirige la collection « Sociétés et cultures de l’Asie », il a publié Le Wen zi (2000) et a traduit Confucius (2004) et La population chinoise (2006). Il a aussi publié, avec Rémi Mathieu, Philosophes taoïstes II : le Huainan zi (Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2003).