Tout sans tout comme la femme qui ne parle pas et suggère « donne tout », «n’attends rien ». Le paradoxe de la poésie est qu’une poésie ne donne rien mais fait tout donner. Ainsi face à la musique, j’éprouve l’expérience de l’abandon de l’absolu mais relatif. Je jette les dés, j’exécute et remplace un système métaphysique en mettant ma vie en jeu et non pas en attendant. Eprouver l'expérience de la mort est affirmer la fragilité de l’existence. Nous sommes des fragments sans tout et il faut oser jeter cette fragmentation, se la payer en la perdant. Char nous ouvre à une désorientation qui permet ainsi de découvrir son abandon. Qu’est-ce que ce vouloir, semble-t-il nous dire, dans la passivité de l’existence activement jetée ?