En inscrivant l'étude des savoirs dans celle, plus générale, des institutions qui les produisent et les diffusent, ce livre se penche sur la façon dont la sexualité est « mise en discours ». Ces institutions sont universitaires, quand les savoirs ont la prétention d'être scientifiques ; elles sont pédagogiques, quand elles forment les jeunes à atteindre la maturité sexuelle ; elles sont médicales, quand elles visent à guérir ou à prévenir les maladies ; elles sont enfin judiciaires, quand elles régulent les comportements, punissent les délinquants ou assurent la protection des individus.
Illustrant la complexité des rapports entre société et sexualité, ainsi que la vitalité de la pensée critique contemporaine dans ce domaine, inspirée notamment par le travail de Michel Foucault, les auteurs appréhendent la sexualité comme un enjeu de savoir et donc, de pouvoir. Ce faisant, ils mettent en lumière son caractère insaisissable en tant que champ d'expérience échappant à toute réduction à une nature ou à une essence qu'il s'agirait de révéler. Les chercheurs et les étudiants en sociologie, en criminologie, ainsi que ceux provenant de la santé publique, trouveront ici matière à réflexion, en plus de tous ceux interpellés par le sujet.