Je lance un regard en direction du salon. Serena, ma sœur de onze ans, somnole sur le divan rose pâle. Elle s’est endormie en espérant le retour de notre mère, partie en trombe sur sa mobylette tremper son chagrin dans une soupe tonkinoise et ses olives dans une chaudière de dry martini. Le vendredi, c’est sa soirée de recharge mentale parce que des enfants, ça suce l’énergie, ça gruge, ça use. Je ne l’attends jamais avant minuit, ce qui me laisse le temps de mettre en scène ma disparition.
Lucie simule son propre enlèvement pour tenter de rabibocher sa famille et faire revenir son père, qui passe son temps à Paris sans lui en révéler la véritable raison. Son plan dérape, mais au travers des mensonges qui ne trompent plus personne, de nombreux secrets se dévoilent.
Diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Québec, Catherine Larochelle a collaboré à plusieurs projets, tant au théâtre, au cinéma, qu’à la télévision. Quand elle disparaît, c’est au milieu des coussins, pour lire ou écrire. Par souci d’ergonomie, elle devrait s’aménager un bureau.