Le Printemps de l'éthique

Série • 9 livres

Un voyage intérieur pour se retrouver avec soi-même grâce à l'écriture

Désorientée, égarée dans une société où elle n’a plus aucun repère, une jeune femme remet pour la première fois en cause son appartenance au monde du travail et à notre système de communication. Elle éprouve soudain le désir de tout quitter et de partir vivre durant une année sabbatique dans un hameau déserté. Elle espère reconquérir, grâce à l’écriture, sa personnalité en train de se déchirer sous l’effet de signaux et d’appels aussi impératifs que contradictoires. L’isolement, puis la vie simple du village et le contact de la nature l’y aideront peut-être. C’est de toute façon un voyage au bout duquel elle se doit d’aller, car elle a une mission : se retrouver.

Que peut-on bien faire hors des impératifs de la vitesse, du chaos de bruits, de mouvements, de couleurs et d’odeurs qui, chaque jour, stimulent et/ou excitent les sens, qui donnent à l’existence, par leur effervescence, sa raison d’être ? Comment peut-on se sentir vivre sans les séductions multiples et toujours renouvelées de la consommation, sans la présence et surtout sans le regard des autres ?

Pour quelle raison certains ressentent-ils, à l’heure, actuelle, le besoin presque vital de s’isoler ? Et que peut-il bien se passer lorsque l’on s’évade dans « un endroit écarté » afin de se mettre à l’école de la solitude et de laisser faire les choses… pour une fois ?

En proposant de s'isoler de l'agitation du monde pour tenter de répondre à ses propres questions identitaires, Danièle Henky nous emmène dans une quête initiatique, sur le chemin de la réflexion et de la spiritualité.

A PROPOS DE L'AUTEUR

Danièle Henky est maître de conférences en langues et littératures française à l'université de Strasbourg et membre du groupe de recherches "Configurations littéraires". Parallèlement, Danièle Henky est spécialiste de la littérature jeunesse des XXe et XXIe siècles et fait partie du groupe de recherches "Voir autrement en littérature d'enfance" à l'université de Laval (Québec). Elle a rédigé de nombreux ouvrages scientifiques sur le sujet.

EXTRAIT

Par le passé, on appelait « solitude » une demeure « où l’on vit retiré du commerce des hommes ». À la fin du Misanthrope de Molière, Alceste, déçu par la société de son temps et surtout par Célimène, sa bien-aimée, qui lui préfère le monde hypocrite et léger des courtisans, décide de « fuir tous les humains » et de s’en aller vivre dans ce qu’il appelle « son désert ». Pour les gens du XVIIe siècle, se retirer à la campagne dans la solitude, fût-elle celle d’un château, c’est un enterrement.

On peut se demander si aujourd’hui les citadins n’envisagent pas de façon aussi négative le désir que certains d’entre nous éprouvent soudain de tout quitter pour se retrouver à l’écart. Un départ, même momentané, à l’occasion de vacances par exemple, vers un lieu isolé, calme, silencieux, privé des attraits d’un complexe touristique, loin de l’agitation perpétuelle des rues, des magasins, des bureaux et des ceintures de routes, de voies médiatiques et numériques qui entourent désormais les villes, est perçu comme une désertion par ceux qui restent.