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Je me souviens de mon grand-pĂšre, Ă©trange et nu. Je devais tout lui expliquer. Je me souviens de ses yeux hagards face Ă  cette phrase?: «?Avant de descendre du singe, l'homme avait dĂ» descendre de l'arbre ou peut-ĂȘtre, est-ce le contraire???». Je savais pertinemment que cette phrase Ă©tait le sujet de nombreuses polĂ©miques. Seulement lui, il ne comprenait pas et moi encore accompagnĂ© de l'insolence de ma jeunesse, je lui demandais de raconter son histoire. J'ignore encore s'il grognait, s'il jappait, j'ai dĂ» apprendre Ă  le comprendre. Ce fut long et difficile. Comme la persĂ©vĂ©rance paye toujours, nous nous sommes offert un cocktail de patience et d'amour et j'ai ri. Ne cherchez pas Ă  comprendre oĂč il a vĂ©cu, oubliez ce que vous connaissiez au prĂ©alable de ce prĂ©ambule. Ma traduction est fidĂšle aux images de mon grand-pĂšre. Si le ciel est rose et les nuages sont verts, ce n'est pas issu d'une folie ordinaire. C'est de cette couleur qu'il a vu sa vie dĂ©filer, lui, l'humain dans un pays oĂč il Ă©tait tenu en laisse par des chiens. Ne le croyez ni fou, ni ivre ou encore junky. Il s'agit de la mĂ©moire de la jungle de son passĂ©, oĂč moi, je vous livre un ersatz de traduction, un essai sans prĂ©tention. Ne cherchez pas de vĂ©ritĂ©, elle a dĂ©jĂ  subi la dĂ©formation des temps, des langues et l'imperfection malicieuse de mon imagination.