Cochez les cases de votre liste d'envies lectures ! Les classiques intemporels et ses personnages légendaires — tous réunis au même endroit. Que vous soyez attiré par les grands de la littérature ou en quête d’un chef-d’œuvre de la poésie, vous trouverez ici les classiques les plus populaires.
Top liste : Classique et poésie
Du côté de chez Swann
Du côté de chez Swann est à la fois l'ouverture de toute l'œuvre, et un roman complet, pourvu d'une conclusion, certes provisoire, mais dont la désillusion peut paraître, à qui ne lirait pas plus loin, le dernier mot de La recherche.
La Métamorphose - Livre Audio
La Métamorphose de Franz Kafka est une nouvelle incontournable qui explore les thèmes de l'aliénation, de l'identité et de l'absurdité de l'existence. Le récit suit Gregor Samsa, un représentant de commerce qui se réveille un matin métamorphosé en un énorme insecte. Cet événement étrange isole Gregor de sa famille et de la société, l'amenant à réfléchir sur la manière dont il est traité et sur sa propre perception de son humanité, désormais emprisonnée dans une forme physique monstrueuse.
Au fur et à mesure que l'histoire progresse, Kafka dresse un tableau déchirant de la vie de Gregor, tandis que sa famille se détourne progressivement de lui, notamment parce qu'il ne peut plus subvenir à leurs besoins. La nouvelle aborde les attentes sociales écrasantes, les dynamiques familiales et la fragilité de la condition humaine.
Écrite en 1915, La Métamorphose est souvent perçue comme une critique de la modernité et de l'aliénation qu'elle engendre. Les thèmes d'identité, de culpabilité et de lutte pour l'autonomie font de cette œuvre un texte à la fois poignant et profondément troublant, qui continue de résonner auprès des lecteurs du monde entier.
Le Portrait de Dorian Gray
LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE
" L'expression était d'une cruauté atroce. Là, son âme même, émergeant de la toile, le dévisageait et l'appelait à son tribunal. "
Devant son portrait, œuvre d'un de ses amis, Dorian Gray, jeune homme d'une immense fortune et d'une exceptionnelle beauté, fait le vœu de rester tel qu'il est peint, tandis que son image vieillira à sa place. Exaucé par une intervention magique et fatale, Dorian cède alors à tous ses caprices et à toutes ses folies. Dans les quartiers élégants de Londres et les bouges du port, sous le masque de sa beauté intacte, il mène une vie de débauche et de crime. Esthète, monstre, dandy, il a décidé de faire de sa vie une œuvre d'art. Une vie qui ressemble à celle d'Oscar Wilde, que la société victorienne lui fit payer en le condamnant aux travaux forcés...
Lettres à un jeune poète
En 1903, Rainer Maria Rilke répond à une longue missive envoyée par un jeune homme de vingt ans, Franz Kappus, qui est élève officier comme il le fut à son âge. S'ensuit une correspondance qui durera jusqu'en 1908 et qui sera publiée par les soins de Franz en 1929. Nous ne connaîtrons jamais ses lettres, car il ne publiera que celles de Rilke, préférant s'effacer derrière le poète.
La Métamorphose
La Métamorphose est la nouvelle la plus célèbre de Franz Kafka. C'est un cauchemar glaçant où la réalité s'effondre radicalement : un matin, comme tous les matins, le narrateur s'éveille ; mais cette fois-ci, c'est dans le corps d'un cafard géant.
La Parure
Guy de Maupassant
La Parure
C'était une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d'employés. Elle n'avait pas de dot, pas d'espérances, aucun moyen d'être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l'Instruction publique.
Elle fut simple, ne pouvant être parée, mais malheureuse comme une déclassée; car les femmes n'ont point de caste ni de race, leur beauté, leur grâce et leur charme leur servant de naissance et de famille. Leur finesse native, leur instinct d'élégance, leur souplesse d'esprit sont leur seule hiérarchie, et font des filles du peuple les égales des plus grandes dames.
Elle souffrait sans cesse, se sentant née pour toutes les délicatesses et tous les luxes. Elle souffrait de la pauvreté de son logement, de la misère des murs, de l'usure des sièges, de la laideur des étoffes. Toutes ces choses, dont une autre femme de sa caste ne se serait même pas aperçue, la torturaient et
I'indignaient. La vue de la petite Bretonne qui faisait son humble ménage éveillait en elle des regrets désolés et des rêves éperdus. Elle songeait aux antichambres nettes, capitonnées avec des tentures orientales, éclairées par de hautes torchères de bronze, et aux deux grands valets en culotte courte qui dorment dans les larges fauteuils, assoupis par la chaleur lourde du calorifère. Elle songeait aux grands salons vêtus de soie ancienne, aux meubles fins portant des bibelots inestimables, et aux petits salons coquets parfumés, faits pour la causerie de cinq heures avec les amis les plus intimes, les hommes connus et recherchés dont toutes les femmes envient et désirent l'attention.
Quand elle s'asseyait, pour dîner, devant la table ronde couverte d'une nappe de trois jours, en face de son mari qui découvrait la soupière en déclarant d'un air enchanté: «Ah! le bon pot-au-feu! je ne sais rien de meilleur que cela, elle songeait aux dîners fins, aux argenteries reluisantes, aux tapisseries peuplant les murailles de personnages anciens et d'oiseaux étranges au milieu d'une forêt de féerie; elle songeait aux plats exquis servis en des vaisselles merveilleuses, aux galanteries chuchotées et écoutées avec un sourire de sphinx, tout en mangeant la chair rose d'une truite ou des ailes de gélinotte.
Elle n'avait pas de toilettes, pas de bijoux, rien. Et elle n'aimait que cela; elle se sentait faite pour cela. Elle eût tant désiré plaire, être enviée, être séduisante et recherchée.
Elle avait une amie riche, une camarade de couvent qu'elle ne voulait plus aller voir, tant elle souffrait en revenant. Et elle pleurait pendant des jours entiers, de chagrin, de regret, de désespoir et de détresse.
Or, un soir, son mari rentra, l'air glorieux et tenant à la main une large enveloppe.
-Tiens, dit-il, voici quelque chose pour toi.
Elle déchira vivement le papier et en tira une carte qui portait ces mots:
"Le ministre de l'Instruction publique et Mme Georges Ramponneau prient M. et Mme Loisel de leur faire l'honneur de venir passer la soirée à l'hôtel du ministère, le lundi 18 janvier."
Au lieu d'être ravie, comme l'espérait son mari, elle jeta avec dépit l'invitation sur la table, murmurant:
- Que veux-tu que je fasse de cela?
- Mais, ma chérie, je pensais que tu serais contente. Tu ne sors jamais, et c'est une occasion, cela, une belle! J'ai eu une peine infinie à l'obtenir. Tout le monde en veut; c'est très recherché et on n'en donne pas beaucoup aux employés. Tu verras là tout le monde officiel.
Elle le regardait d'un oeil irrité, et elle déclara avec impatience:
- Que veux-tu que je me mette sur le dos pour aller là?
Il n'y avait pas songé; il balbutia:
- Mais la robe avec laquelle tu vas au théâtre. Elle me semble très bien, à moi...
Il se tut, stupéfait, éperdu, en voyant que sa femme pleurait. Deux grosses larmes descendaient lentement des coins des yeux vers les coins de la bouche; il bégaya:
- Qu'as-tu? qu'as-tu?
Mais, par un effort violent, elle avait dompté sa peine et elle répondit d'une voix calme en essuyant ses joues humides:
- Rien. Seulement je n'ai pas de toilette et par conséquent, je ne peux aller à cette fête. Donne ta carte à quelque collègue dont la femme sera mieux nippée que moi.
Il était désolé. Il reprit:
- Voyons, Mathilde. Combien cela coûterait-il, une toilette convenable, qui pourrait te servir encore en d'autres occasions, quelque chose de très simple?
Elle réfléchit quelques secondes, établissant ses comptes et songeant aussi à la somme qu'elle pouvait demander sans s'attirer un refus immédiat et une exclamation effarée du commis économe.
Enfin, elle répondit en hésitant:
- Je ne sais pas au juste, mais il me semble qu'avec quatre cents francs je pourrais arriver.
ll avait un peu pâli, car il réservait juste cette somme pour acheter un fusil et s'offrir des parties de chasse, l'été suivant, dans la plaine de Nanterre, avec quelques amis qui allaient tirer des alouettes, par là, le dimanche.
Il dit cependant:
- Soit. Je te donne quatre cents francs. Mais tâche d'avoir une belle robe.
Le jour de la fête approchait, et Mme Loisel semblait triste, inquiète, anxieuse. Sa toilette était prête cependant. Son mari lui dit un soir:
- Qu'as-tu? Voyons, tu es toute drôle depuis trois jours.
Et elle répondit:
- Cela m'ennuie de n'avoir pas un bijou, pas une pierre, rien à mettre sur moi. J'aurai l'air misère comme tout. J'aimerais presque mieux ne pas aller à cette soirée.
Il reprit:
- Tu mettras des fleurs naturelles. C'est très chic en cette saison-ci. Pour dix francs tu auras deux ou trois roses magnifiques.
Elle n'était point convaincue.
- Non... il n'y a rien de plus humiliant que d'avoir l'air pauvre au milieu de femmes riches.
Mais son mari s'écria:
- Que tu es bête! Va trouver ton amie Mme Forestier et demande-lui de te prêter des bijoux. Tu es bien assez liée avec elle pour faire cela.
Elle poussa un cri de joie.
- C'est vrai. Je n'y avais point pensé.
Le lendemain, elle se rendit chez son amie et lui conta sa détresse. Mme Forestier alla vers son armoire à glace, prit un large coffret, l'apporta, l'ouvrit, et dit à Mme Loisel:
- Choisis, ma chère.
Elle vit d'abord des bracelets, puis un collier de perles, puis une croix vénitienne, or et pierreries, d'un admirable travail. Elle essayait les parures devant la glace, hésitait, ne pouvait se décider à les quitter, à les rendre. Elle demandait toujours:
- Tu n'as plus rien d'autre?
- Mais si. Cherche. Je ne sais pas ce qui peut te plaire.
Tout à coup elle découvrit, dans une boîte de satin noir, une superbe rivière de diamants; et son coeur se mit à battre d'un désir immodéré. Ses mains tremblaient en la prenant. Elle l'attacha autour de sa gorge, sur sa robe montante. et demeura en extase devant elle-même.
Puis, elle demanda, hésitante, pleine d'angoisse:
- Peux-tu me prêter cela, rien que cela?
- Mais oui, certainement.
Elle sauta au cou de son amie, l'embrassa avee emportement, puis s'enfuit avec son trésor.
Le jour de la fête arriva. Mme Loisel eut un succès. Elle était plus jolie que toutes, élégante, gracieuse, souriante et folle de joie. Tous les hommes la regardaient, demandaient son nom, cherchaient à être présentés. Tous les attachés du cabinet voulaient valser avec elle. Le Ministre la remarqua.
Elle dansait avec ivresse, avec emportement, grisée par le plaisir, ne pensant plus à rien, dans le triomphe de sa beauté, dans la gloire de son succès, dans une sorte de nuage de bonheur fait de tous ces hommages, de toutes ces admirations, de tous ces désirs éveillés, de cette victoire si complète et si douce au coeur des femmes.
Elle partit vers quatre heures du matin. Son mari, depuis minuit, dormait dans un petit salon désert avec trois autres messieurs dont les femmes s'amusaient beaucoup.
Il lui jeta sur les épaules les vêtements qu'il avait apportés pour la sortie, modestes vêtements de la vie ordinaire, dont la pauvreté jurait avec l'élégance de la toilette de bal. Elle le sentit et voulut s'enfuir, pour ne pas être remarquée par les autres femmes qui s'enveloppaient de riches fourrures.
Loisel la retenait:
- Attends donc. Tu vas attraper froid dehors. Je vais appeler un fiacre.
Mais elle ne l'écoutait point et descendait rapidement l'escalier. Lorsqu'ils furent dans la rue, ils ne trouvèrent pas de voiture; et ils se mirent à chercher, criant après les cochers qu'ils voyaient passer de loin.
Ils descendaient vers la Seine, désespérés, grelottants. Enfin, ils trouvèrent sur le quai un de ces vieux coupés noctambules qu'on ne voit dans Paris que la nuit venue, comme s'ils eussent été honteux de leur misère pendant le jour.
Il les ramena jusqu'à leur porte, rue des Martyrs, et ils remontèrent tristement chez eux. C'était fini, pour elle. Et il songeait, lui, qu'il lui faudrait être au Ministère à dix heures.
Elle ôta les vêtenoents dont elle s'était enveloppé les épaules, devant la glace, afin de se voir encore une fois dans sa gloire. Mais soudain elle poussa un cri. Elle n'avait plus sa rivière autour du cou!
Son mari, à moitié dévêtu déjà, demanda:
- Qu'est-ce que tu as?
Elle se tourna vers lui, affolée:
- J'ai... j'ai... je n'ai plus la rivière de Mme Forestier.
Il se dressa, éperdu:
- Quoi!... comment!... Ce n'est pas possible!
Et ils cherchèrent dans les plis de la robe, dans les plis du manteau, dans les poches, partout. Ils ne la trouvèrent point.
Il demandait:
- Tu es sûre que tu l'avais encore en quittant le bal?
- Oui, je l'ai touchée dans le vestibule du Ministère.
- Mais si tu l'avais perdue dans la rue, nous l'aurions entendue tomber. Elle doit être dans le fiacre.
- Oui. C'est probable. As-tu pris le numéro?
- Non. Et toi, tu ne l'as pas regardé?
- Non.
Ils se contemplaient atterrés. Enfin Loisel se rhabilla.
- Je vais, dit-il, refaire tout le trajet que nous avons fait à pied, pour voir si je ne la retrouverai pas.
Et il sortit. Elle demeura en toilette de soirée, sans force pour se coucher, abattue sur une chaise, sans feu, sans pensée.
Son mari rentra vers sept heures. Il n'avait rien trouvé.
Il se rendit à la Préfecture de police, aux journaux, pour faire promettre une récompense, aux compagnies de petites voitures, partout enfin où un soupçon d'espoir le poussait.
Elle attendit tout le jour, dans le même état d'effarement devant cet affreux désastre.
Loisel revint le soir, avec la figure creusée, pâlie; il n'avait rien découvert.
- Il faut, dit-il, écrire à ton amie que tu as brisé la fermeture de sa rivière et que tu la fais réparer. Cela nous donnera le temps de nous retourner.
Elle écrivit sous sa dictée.
Au bout d'une semaine, ils avaient perdu toute espérance.
Et Loisel, vieilli de cinq ans, déclara:
- Il faut aviser à remplacer ce bijou.
Ils prirent, le lendemain, la boîte qui l'avait renfermé, et se rendirent chez le joaillier, dont le nom se trouvait dedans. Il consulta ses livres:
- Ce n'est pas moi, madame, qui ai vendu cette rivière; j'ai dû seulement fournir l'écrin.
Alors ils allèrent de bijoutier en bijoutier, cherchant une parure pareille à l'autre, consultant leurs souvenirs, malades tous deux de chagrin et d'angoisse.
Ils trouvèrent, dans une boutique du PalaisRoyal, un chapelet de diamants qui leur parut entièrement semblable à celui qu'ils cherchaient. Il valait quarante mille francs. On le leur laisserait à trente-six mille.
Ils prièrent donc le joaillier de ne pas le vendre avant trois jours. Et ils firent condition qu'on le reprendrait pour trente-quatre mille francs, si le premier était retrouvé avant la fin de février.
Loisel possédait dix-huit mille francs que lui avait laissés son père. Il emprunterait le reste.
Il emprunta, demandant mille francs à I'un, cinq cents à l'autre, cinq louis par-ci, trois louis par-là. Il fit des billets, prit des engagements ruineux, eut affaire aux usuriers, à toutes les races de prêteurs. Il compromit toute la fin de son existence, risqua sa signature sans savoir même s'il pourrait y faire honneur, et, épouvanté par les angoisses de l'avenir, par la noire misère qui allait s'abattre sur lui, par la perspective de toutes les privations physiques et de toutes les tortures morales, il alla chercher la rivière nouvelle, en déposant sur le comptoir du marchand trente-six mille francs.
Quand Mme Loisel reporta la parure à Mme Forestier, celle-ci lui dit, d'un air froissé:
- Tu aurais dû me la rendre plus tôt, car je pouvais en avoir besoin.
Elle n'ouvrit pas l'écrin, ce que redoutait son amie. Si elle s'était aperçue de la substitution, qu'auraitelle pensé? qu'aurait-elle dit? Ne l'aurait-elle pas prise pour une voleuse?
Mme Loisel connut la vie horrible des nécessiteux. Elle prit son parti, d'ailleurs, tout d'un coup, héroïquement. Il fallait payer cette dette effroyable. Elle payerait. On renvoya la bonne; on changea de logement; on loua sous les toits une mansarde.
Elle connut les gros travaux du ménage, les odieuses besognes de la cuisine. Elle lava la vaisselle, usant ses ongles roses sur les poteries grasses et le fond des casseroles. Elle savonna le linge sale, les chemises et les torchons, qu'elle faisait sécher sur une corde; elle descendit à la rue, chaque matin, les ordures, et monta l'eau, s'arrêtant à chaque étage pour souffler. Et, vêtue comme une femme du peuple, elle alla chez le fruitier, chez l'épicier, chez le boucher, le panier au bras, marchandant, injuriée, défendant sou à sou son misérable argent.
Il fallait chaque mois payer des billets, en renouveler d'autres, obtenir du temps.
Le mari travaillait, le soir, à mettre au net les comptes d'un commercant, et la nuit, souvent, il faisait de la copie à cinq sous la page.
Et cette vie dura dix ans.
Au bout de dix ans, ils avaient tout restitué, tout, avec le taux de l'usure, et l'accumulation des intérêts superposés.
Mme Loisel semblait vieille, maintenant. Elle était devenue la femme forte, et dure, et rude, des ménages pauvres. Mal peignée, avec les jupes de travers et les mains rouges, elle parlait haut, lavait à grande eau les planchers. Mais parfois, lorsque son mari était au bureau, elle s'asseyait auprès de la fenêtre, et elle songeait à cette soirée d'autrefois, à ce bal où elle avait été si belle et si fêtée.
Que serait-il arrivé si elle n'avait point perdu cette parure? Qui sait? qui sait? Comme la vie est singulière, changeante! Comme il faut peu de chose pour vous perdre ou vous sauver!
Or, un dimanche, comme elle était allée faire un tour aux Champs-Elysées pour se délasser des besognes de la semaine, elle aperçut tout à coup une femme qui promenait un enfant. C'était Mme Forestier, toujours jeune, toujours belle, toujours séduisante.
Mme Loisel se sentit émue. Allait-elle lui parler? Oui, certes. Et maintenant qu'elle avait payé, elle lui dirait tout. Pourquoi pas?
Elle s'approcha.
- Bonjour, Jeanne.
L'autre ne la reconnaissait point, s'étonnant d'être appelée ainsi familièrement par cette bourgeoise.
Elle balbutia:
- Mais... madame!... Je ne sais... Vous devez vous tromper.
- Non. Je suis Mathilde Loisel.
Son amie poussa un cri.
- Oh!... ma pauvre Mathilde, comme tu es changée!...
- Oui, j'ai eu des jours bien durs, depuis que je ne t'ai vue; et bien des misères... et cela à cause de toi!...
- De moi . . . Comment ça?
- Tu te rappelles bien cette rivière de diamants que tu m'as prêtée pour aller à la fête du Ministère.
- Oui. Eh bien?
- Eh bien, je l'ai perdue.
- Comment! puisque tu me l'as rapportée.
- Je t'en ai rapporté une autre toute pareille. Et voilà dix ans que nous la payons. Tu comprends que ça n'était pas aisé pour nous, qui n'avions rien... Enfin c'est fini, et je suis rudement contente.
Mme Forestier s'était arrêtée.
- Tu dis que tu as acheté une rivière de diamants pour remplacer la mienne?
- Oui. Tu ne t'en étais pas aperçue, hein! Elles étaient bien pareilles.
Et elle souriait d'une joie orgueilleuse et naïve.
Mme Forestier, fort émue, lui prit les deux mains.
- Oh! ma pauvre Mathilde! Mais la mienne était fausse. Elle valait au plus cinq cents francs!...
Nouvelle parue dans le Gaulois, le 17 février 1884.
Source: clicnet.swarthmore.edu
Pierre et Jean - Livre Audio
Dans Pierre et Jean, Guy de Maupassant explore les thèmes de la jalousie, de l'identité et des tensions familiales dans une histoire profondément humaine et réaliste. Ce roman psychologique suit les frères Pierre et Jean Roland, dont la vie tranquille bascule lorsqu'un héritage inattendu révèle de douloureux secrets de famille. Alors que Jean hérite d'une grande fortune, Pierre, envahi par l'envie, commence à remettre en question l'amour et les liens familiaux.
À travers des descriptions détaillées et une analyse fine de la nature humaine, Maupassant plonge le lecteur dans les dilemmes moraux et émotionnels des personnages. Pierre et Jean est à la fois un portrait critique de la société bourgeoise et une réflexion poignante sur la fragilité des relations humaines, offrant un aperçu de la complexité des sentiments et de la psyché humaine.
Un chant de Noël - Livre Audio
Un chant de Noël est un conte intemporel de Charles Dickens qui explore le pouvoir de la rédemption et la magie de Noël. L'histoire suit Ebenezer Scrooge, un vieil homme avare et solitaire, qui considère Noël comme une fête sans intérêt, pleine de frivolités. La veille de Noël, Scrooge reçoit la visite du fantôme de son ancien associé, Jacob Marley, qui le prévient des terribles conséquences de sa vie égoïste.
Au cours de la nuit, trois esprits — l'Esprit des Noëls passés, l'Esprit des Noëls présents et l'Esprit des Noëls futurs — apparaissent à Scrooge et lui montrent différentes facettes de sa vie et de son impact sur les autres. À travers ces visions poignantes, Scrooge est confronté à la souffrance qu'il a causée par son manque de compassion et de générosité. Cette nuit changera le cours de son existence.
Un chant de Noël est bien plus qu'un simple conte; il invite le lecteur à réfléchir à la bonté, à l'importance des relations humaines et au véritable esprit de Noël. Le style vivant et touchant de Dickens rend cette histoire aussi captivante aujourd'hui qu'elle l'était au XIXe siècle, et elle continue d'inspirer la générosité et l'espoir chez les lecteurs du monde entier.
Le Chien des Baskerville. Sherlock Holmes - Livre Audio
Le Chien des Baskerville est l'un des romans les plus célèbres de Sir Arthur Conan Doyle, mettant en scène le légendaire détective Sherlock Holmes et son fidèle compagnon, le docteur John Watson. Publié pour la première fois en 1902, ce chef-d'œuvre mélange habilement mystère, suspense et éléments surnaturels.
L'histoire se déroule sur les landes brumeuses du Devonshire, où Holmes et Watson enquêtent sur la mystérieuse mort de Sir Charles Baskerville. Une légende terrifiante plane sur la famille Baskerville : celle d'un chien démoniaque qui hanterait les terres familiales. Sir Henry Baskerville, dernier héritier, est en danger de subir le même sort tragique.
À travers une intrigue captivante, Conan Doyle mêle les traditions victoriennes et l'analyse méthodique de Holmes, tout en plongeant le lecteur dans une atmosphère sombre et angoissante. Les révélations finales prouvent que la raison et la science peuvent triompher même des mystères les plus inquiétants.
Ce roman est un classique intemporel, adoré par les amateurs de littérature policière et de mystères gothiques.
Un classique incontournable pour les amateurs de littérature policière, La Marque des Quatre montre une fois de plus le génie de Holmes et l'art narratif de Conan Doyle.
Une saison en enfer
Une Saison en enfer est la seule oeuvre dont Rimbaud ait entrepris la publication, certes à compte d'auteur, mais sous la forme d'un recueil dont il a décidé l'ordre. Seuls sept exemplaires d'auteur sont distribués par Rimbaud à ses amis dont Verlaine. « Prodigieuse autobiographie psychologique, écrite dans cette prose de diamant qui est la propriété exclusive de son auteur », selon les termes de Paul Verlaine, qui reçut son exemplaire dédicacé.
Le poème est une profession de foi, marquée par la quête du salut, les déceptions sentimentales et artistiques, et un réquisitoire contre la civilisation occidentale.
« Tout ce qui était à la maison fut détruit par lui-même [...] au sujet de la Saison en Enfer : quelques jours après avoir reçu avis de l'éditeur, il se fit remettre ce qu'il croyait être la totalité des exemplaires et brûla le tout en ma présence », rapporte en 1892 sa soeur Isabelle.
Cependant, un stock de quelque cinq cents exemplaires de l'ouvrage est retrouvé, près de trente ans plus tard, en 1901, à Bruxelles par un certain Léon Losseau. Des exemplaires sont conservés à la Maison Losseau de Mons. L'un des exemplaires a servi à la présente édition.
Le droit à la paresse
Paul Lafargue est un socialiste français né à Santiago de Cuba le 15 janvier 1842 et mort à Draveil le 25 novembre 1911. Il suit des études secondaires à Bordeaux puis des études de médecine à la Faculté de Médecine de Paris où il fait connaissance avec Proudhon. Après son exclusion de l’Université de Paris, il émigre à Londres où il rencontre Friedrich Engels et Karl Marx (1865), dont il épouse la fille, Laura, en 1868. Membre de la Première Internationale, puis fondateur du parti ouvrier français, Paul Lafargue est aussi connu pour son essai Le droit à la paresse (1880), court texte argumenté, instructif mais surtout drôle, visant à réhabiliter la paresse comme un droit fondamental de l'homme.
Crime et châtiment
Fédor Dostoïevski est né à Moscou en 1821 et mort à Saint-Pétersbourg en 1881. Alors que ses parents le destinent à une carrière d’ingénieur, Dostoïevski s’intéresse aux lettres et à la politique. Il entre très jeune dans un groupe socialiste, ce qui lui vaut d’être arrêté en 1849 et conduit au bagne en Sibérie. Cette peine dure jusqu’en 1954, mais elle lui apporte « une grande connaissance du peuple russe » que l'auteur utilisera dans ses romans, comme dans Crime et Châtiment. Lorsqu’il retrouve la liberté, il est d’abord officier en Sibérie, puis il prend sa retraite en 1860. À partir de cette époque, il voyage en Europe, devient un joueur obsessionnel - ce qui donnera lieu au roman Le Joueur - et se ruine. Sa rencontre avec Anna Snitkine, qu’il engage d’abord comme dactylo et qui devient rapidement sa femme, lui permet de vivre de son métier. Il écrit alors ses romans les plus connus, comme Les Frères Karamazov qu’il publie à 60 ans, peu de temps avant sa mort.
Les liaisons dangereuses
Roman épistolaire, roman de mœurs, roman d'analyse des comportements amoureux, Les Liaisons dangereuses est l'œuvre de la pluralité. Les passions s'y déchaînent, laissant peu de place à l'amour, relayé par la vanité, le calcul et le brûlant désir. La conquête amoureuse est vécue comme une guerre qui déploie une stratégie et une tactique sans merci. Cette guerre, c'est la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont qui la mènent, tout entiers voués au culte de la gloire et de la victoire amoureuse, choisissant pour victimes de leur perversité les plus purs et les plus innocents.
Karin Viard et Thibault de Montalembert transmettent à merveille la perfidie et la cruauté cynique de la marquise de Merteuil et du vicomte de Valmont. Les dialogues s'enchaînent tel un duel, les répliques sont autant de missives empoisonnées. Un bouquet d'immenses talents font d'un chef-d'œuvre de la littérature un authentique bijou.
Le Papa de Simon
Le Papa de Simon raconte l'histoire d'un garçon qui n'a plus de père, et est la risée de ses camarades.
"Il avait sept ou huit ans. Il était un peu pâlot, très propre, avec l'air timide, presque gauche. Il s'en retournait chez sa mère quand les groupes de ses camarades, chuchotant toujours et le regardant avec les yeux malins et cruels des enfants qui méditent un mauvais coup, l'entourèrent peu à peu et finirent par l'enfermer tout à fait. Il restait là, planté au milieu d'eux, surpris et embarrassé, sans comprendre ce qu'on allait lui faire. Mais le gars qui avait apporté la nouvelle, enorgueilli du succès obtenu déjà, lui demanda : - Comment t'appelles-tu, toi ? Il répondit : - Simon."
Bel-Ami
La Belle Époque. Georges Duroy se retrouve à Paris sans argent en quête d'ascension sociale. Un soir, il rencontre Forestier un ancien camarade de régiment qui va lui proposer un poste de journaliste à la Vie Française. Il fait alors la connaissance de Clotilde de Marelle, la cousine de Madeleine Forestier, qui va lui faire découvrir une éducation sentimentale très libre. Sa beauté et son charme lui ouvrent le cœur des autres femmes qu'il côtoie et peu à peu il occupe des postes plus importants au journal. Tout le monde adopte le surnom " Bel Ami " donné par Laurine, la fille de Clotilde.
Lu par Thomas Solivéres. Acteur et comédien, il se fait connaître à l'écran dans le film
Intouchables et sur scène dans
Harold et Maude où il joue aux côtés de Line Renaud. Sa carrière se poursuit à la télévision où il est le personnage récurrent de plusieurs formats courts (
Scènes de ménage, VDM la série...), au théâtre (dans des pièces classiques et contemporaines) et enfin au cinéma où il a notamment revêtu l'habit de groom de Spirou dans
Les Aventures de Spirouet Fantasio (2018) ou encore le nez de Cyrano dans
Edmond (2019).
Orgueil et Préjugés - Livre Audio
«Orgueil et Préjugés», roman emblématique de Jane Austen, explore les complexités des relations humaines, les normes sociales et les différences de classe dans l'Angleterre du début du XIXe siècle. L'histoire se concentre sur Elizabeth Bennet, une jeune femme intelligente et indépendante, et sur sa relation tumultueuse avec le mystérieux et orgueilleux Mr. Darcy. À travers des dialogues captivants et des scènes pleines d'humour, Austen dévoile comment les préjugés et les malentendus peuvent façonner ou entraver l'amour et l'amitié. Ce chef-d'œuvre intemporel continue de séduire les lecteurs par son style élégant et ses observations perspicaces sur la nature humaine.
Les Fleurs du Mal
L'édition définitive des Fleurs du Mal a été publiée en 1868, après la mort de Charles Baudelaire (1821-1867). Les premiers recueils furent mal accueillis par la critique. Seuls quelques-uns, dont son ami Barbey d'Aurevilly, défendent la poésie de Charles Baudelaire. Le 5 juillet 1857 parait un violent article du Figaro, qui tout à la fois assure une grande notoriété au poète et le conduit devant les tribunaux. En août 1857 Baudelaire est condamné pour "offense à la morale publique, la morale religieuse et aux bonnes mœurs". Il est condamné à 300 francs d'amende et à la suppression de six poèmes qui seront publiés à nouveau, en 1864, en Belgique. Ce recueil contient 43 poèmes des Fleurs du Mal dont 3 inédits.
Alice au pays des merveilles
La petite Alice s'ennuie, assise dans l'herbe... Quand un Lapin Blanc passe en marmonnant devant elle, Alice le poursuit jusque dans sonterrier. Sa chute l'entraîne au centre de la Terre, où elle fait d'étranges rencontres: un Chat qui sourit, un Loir qui boit du thé, et une horribleReine bien décidée à couper la tête de tout le monde...
Le chef-d'œuvre incontesté de l'absurde et de l'humour loufoque.
Les quatre comédiens font ressortir tout l'humour et le sens de l'absurde de Lewis Carroll. Ils ne s'étonnent vraiment de rien puisque tout peut arriver au pays des merveilles.
Persuasion
Attachante et nostalgique, Persuasion est sans doute l’oeuvre la plus personnelle de l’auteur. Sous le vernis d’un genre, chacune des phrases de Jane Austen attaque les conventions, traque les ridicules et finit avec une grâce exquise par pulvériser la morale bourgeoise, sans avoir l’air d’y toucher. Les héroïnes de Jane Austen lui ressemblent : elles aiment les potins mais détestent les bavardages, la grossièreté et la vulgarité. La pudeur, le tact, la discrétion, l’humour sont les seules convenances qu’elles reconnaissent… Et si Jane Austen mène les jeunes filles au mariage, il faut souhaiter au mari d’être à la hauteur !
Persuasion
Le dernier roman de plus connues des autrices anglaises, qui a inspiré la nouvelle série Netflix avec Dakota Johnson, Henry Golding et Cosmo Jarvis.
Anne Elliot est la deuxième fille de Sir Walter Elliot et le membre le plus sensée de sa famille. À 19 ans, Anne est convaincue qu’il lui vaut mieux rejeter la demande en mariage du jeune homme qu’elle aime, car ce ne serait pas un mariage convenable.
Huit ans plus tard, les circonstances ont changé et quand Frederick Wentworth refait apparition dans sa vie, les vieux sentiments d’Anne refont surface. Toute la tension du roman tourne autour de cette question : Anna aura-t-elle droit à une seconde chance ?
Persuasion est le dernier roman complet de Jane Austen et aussi le plus émouvant, publié à titre posthume en 1818. Il parle de la confusion qu’entraîne l’amour et de l’espoir d’obtenir une seconde chance. C’est aussi une portrait critique mordante et humoristique de l'époque et de la vie de la classe supérieure anglaise, qui a fait l’immortalité de toute l’œuvre de Jane Austen. Ainsi, l'auteur réalise une brillante satire des vanités et des prétentions sociales, tout en racontant une histoire d'amour teintée du regret des occasions manquées.
Jane Austen (1775-1817) est une écrivaine anglaise, issue d’une famille modeste. Avec le soutien de son père, elle a joui d'une bonne éducation qu'elle étoffa grâce à la bibliothèque familiale. Malgré une relation amoureuse compliquée et sa maladie, Austen travailla sans relâche jusqu'à la fin de sa vie. Elle est l'un des écrivains anglais les plus largement lus en raison de sa critique sociale mordante mélangée à son humour décalé et à son ironie. Les histoires de ses héroïnes qui confrontent leurs rôles dans la société ont été adaptées de multiples fois au cinéma et à la télévision, notamment dans le film « Orgueil et Préjugés » (2005) de Joe Wright avec Keira Knightley et le film « Emma, l’entremetteuse » (2009) de Douglas McGrath avec Gwyneth Paltrow.