Ce soir là, dans son hôtel, la princesse Olga affirma à ses amies réunies autour d'elle: «J'ai connu Arsène Lupin». Elle était du genre à ne pas trop parler, mais cette fois-ci, on la pressa de questions: «Vous connaissez Arsène Lupin? Et il vous a volée? Mais c’est toute une aventure!»
«Après tout, répondit-elle, pourquoi ne pas vous raconter cette entrevue?»
Tout avait commencé lors d'un déjeuner romantique dans les bois, en compagnie de Maxime Dervinol, le fils d'un richissime banquier... retrouvé pendu peu après.
La nouvelle «Le Cabochon d'émeraude» raconte l'histoire, non sans une ironie discrète, d'une rencontre dans le milieu mondain avec le gentleman-cambrioleur.
Maurice Leblanc (1864-1941) est l’auteur de nombreux romans policiers, mais il est surtout le père du fameux Arsène Lupin. Né d’une famille de négociant, il fuit en Ecosse durant la guerre franco-allemande, puis revient étudier à Rouen. Déjà, il fréquente Gustave Flaubert et Guy de Maupassant. Il refuse de faire le travail imposé par son père dans une fabrique de cadres, et s’oriente vers le métier d’écrivain. Avec ses romans-feuilletons («Une femme», en 1893) il attise la curiosité de quelques auteurs célèbres, dont Alphonse Daudet. Mais c’est lorsqu’il publie en 1905 «L'Arrestation d’Arsène Lupin», sur le modèle de Sherlock Holmes, qu’il connaît un succès retentissant. Il continue sur sa lancée avec «Arsène Lupin contre Herlock Sholmès» qui provoque la colère de Conan Doyle. Il renforce son personnage Arsène Lupin au fil de sa carrière, et aujourd’hui encore, on ne cesse d’apprécier ce gentleman-cambrioleur en livre, en film ou en série.