Jean des Esseintes s'ennuie. Sa vie a toujours été agitée et pleine d'euphories, mais aujourd'hui, il s'éloigne de cette société du XIXème siècle qui ne lui apporte plus rien. Dans un pavillon de Fontenay-aux-Roses, il a entassé ses livres favoris pour se consacrer entièrement à l'étude, et à la hiérarchisation des ouvrages littéraires.
Paru en 1884, «À Rebours» est un roman clef de Huysmans. Au travers d'un antihéros et de l'archétype d'un homme atteint du «mal du siècle», l'auteur s'éloigne du naturalisme qu'il défendait autrefois, et présente un catalogue de ses goûts et dégoûts.
Joris-Karl Huysmans (1848-1907) naît dans une famille d’artistes. Son père, lithographe, meurt alors que Huysmans n’a que huit ans. Huysmans passe une grande partie de sa vie au ministère de l’intérieur. Il fait paraître en 1874 son premier recueil de poésie («Le Drageoir aux épices»), et rencontre Zola deux ans après. Il défend son nouvel ami dans un article sur l'«Assommoir» et le naturalisme. Il publie la même année un roman naturaliste, «Marthe, histoire d'une fille». Son second roman («Les Sœurs Vatard», 1879) est accompagné d’une dédicace à Zola. Il fréquente aussi Maupassant, et réalise avec quelques auteurs un recueil de nouvelles («Les Soirées de Médan», 1880). À compter de 1884, avec la sortie de son roman «A rebours», Huysmans se montre de plus en plus pessimiste, et s’éloigne du mouvement naturaliste. Après avoir traversé une phase mystique avec «Là-bas» (1891), Huysmans se convertit soudainement au catholicisme.