«Je suis las de mentir, las dâentendre et de voir mentir.»
Dans ce recueil de trente nouvelles, Maurice Leblanc, pĂšre d'ArsĂšne Lupin, dĂ©voile la vie de ceux qui souffrent, de ces hommes dont on parle trop peu, de ces hommes meurtris par le quotidien. François Herdelent a subi lâamĂšre souffrance de passer inaperçu toute sa vie (Le HaĂŻ). Louise souffre de sa forte poitrine qui attire les yeux, tandis qu'elle se voudrait discrĂšte (Le Fardeau). Jacques, au caractĂšre indĂ©cis, subi depuis sa tendre enfance la torture de lâhĂ©sitation (L'IndĂ©cis).
Ce sont là des «ùmes malades», torturées par les regards et leurs espoirs, et qui laissent sans doute apparaßtre, au travers des récits courts avec comme paysage la Normandie, la vie de Maurice Leblanc.
Maurice Leblanc (1864-1941) est lâauteur de nombreux romans policiers, mais il est surtout le pĂšre du fameux ArsĂšne Lupin. NĂ© dâune famille de nĂ©gociant, il fuit en Ecosse durant la guerre franco-allemande, puis revient Ă©tudier Ă Rouen. DĂ©jĂ , il frĂ©quente Gustave Flaubert et Guy de Maupassant. Il refuse de faire le travail imposĂ© par son pĂšre dans une fabrique de cadres, et sâoriente vers le mĂ©tier dâĂ©crivain. Avec ses romans-feuilletons («Une femme», en 1893) il attise la curiositĂ© de quelques auteurs cĂ©lĂšbres, dont Alphonse Daudet. Mais câest lorsquâil publie en 1905 «L'Arrestation dâArsĂšne Lupin», sur le modĂšle de Sherlock Holmes, quâil connaĂźt un succĂšs retentissant. Il continue sur sa lancĂ©e avec «ArsĂšne Lupin contre Herlock SholmĂšs» qui provoque la colĂšre de Conan Doyle. Il renforce son personnage ArsĂšne Lupin au fil de sa carriĂšre, et aujourdâhui encore, on ne cesse dâapprĂ©cier ce gentleman-cambrioleur en livre, en film ou en sĂ©rie.