Né en 1432 et mort à une date incertaine, après 1463, François Villon est le poète du Moyen Age finissant. Tout en continuant à se servir des formes poétiques traditionnelles, il inaugure une novuelle attitude en poésie, inspirée à la fois par un esprit populaire et par le malheur et l'ironie d'une conscience individuelle. Dans le Lais et le Testament, Villon nous fait ainsi une confidence intime et réaliste ; il nous parle de lui et chante sa propre destinée, comme aucun poète ne l'avait encore fait ; il donne aux gens du menu peuple le prestige des héros d'une Chanson de Geste. Et la grand ville, sous sa plume, devient un Olympe, où les muses sont des filles de rue (Ballade des Dames de Paris). Mais ce poète est aussi un rêveur, qui agrémente des méditations sur la mort du souvenir de ces Dames du Temps Jadis, mi-réelles, mi-légendraires, qui sont la Nostalgie même. Quand cette agréable musique s'interrompt, Villon nous parle alors de la Mort sur ce mode tragique et familier, dont seul il a eu le secret et ce sont les plaintes infiniment bouleversantes de la Ballade des pendus, de ces pendus que nous sommes tous au gibet du temps. Villon, poète blanc et noir, a ainsi tissé de sarcasme, de désespoir et de tendresse, une tapisserie inimitable, où le Peuple devient une vivante mythologie. Mais, Villon c'est aussi une voix secrète et solitaire, qui chante son propre malheur, une voix moderne dont le prestige est celui de l'éternelle poésie. PS. Enregistrement original. Liste des poèmes : Le Lais (strophes 1 à 6) ; Ballade des Dames du temps jadis ; Ballade des pendus (Epitaphe Villon), Ballade des Femmes de Paris ; Mort, j'appelle de ta rigueur ; Le Testament (strophes 1 à 4 et 22 à 30). Au luth : Mildred Clary.